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Before I Disappear: une nuit à New York

Photo: IFC Films

Avec Before I Disappear, projeté jeudi soir au Centre Phi, Shawn Christensen adapte en long métrage Curfew, son court qui lui avait valu un Oscar en 2013.

Sans jamais parvenir à l’achever, Richie tente d’écrire une lettre à l’amour de sa vie, qui l’a quitté. Pour anesthésier son mal-être, il boit, se drogue et tente à répétition d’attenter à ses jours. Mais même la mort lui échappe. Un soir, il découvre une demoiselle sans vie dans la dernière cabine des toilettes du bar où il travaille. De retour dans son appart sordide, complètement sous le choc, il reçoit un appel de sa sœur, qui lui demande, enfin, qui lui intime et lui hurle d’aller chercher sa fille à l’école. Mal prise, elle ne pourra pas s’acquitter de la tâche.

À partir de là, le protagoniste, légèrement défoncé, en sueur et en proie à des hallucinations étranges (ces traitements hormonaux que son dealer lui a filés par «erreur» y sont assurément pour quelque chose) se voit obligé de traîner avec lui cette nièce qui le toise d’un regard sombre et méfiant («tu sors d’où, toi?»). À court d’idées, de solutions et d’options, il décidera d’errer de boîte de nuit en boîte de nuit, la petite sur les talons, pour tenter de passer le temps jusqu’au retour de la mère.

Avec Before I Disappear, un film qu’il scénarise, qu’il réalise et dans lequel il joue (le rôle principal), le New-Yorkais Shawn Christensen opte pour une trame relativement sombre. Dans son monde nocturne interlope, le côté crasseux et souillé des lieux est souligné – contraste – par la direction photo très esthétisante et léchée de Daniel Katz. Néanmoins, malgré la succession presque exagérée d’éléments tragiques, on se retrouve aspiré par cette ambiance lourde et par les sporadiques moments oniriques, comme cette scène dans laquelle des gens se mettent spontanément à danser parmi des allées de quilles. Du côté des dialogues, si quelques passages sonnent plus écrits, d’autres font sourire avec leur touche d’humour sardonique.

Notons qu’au générique, on retrouve Ron Perlman, le colosse de Hellboy et Sons of Anarchy, qui en impose dans le rôle d’un louche tenancier de bar, Emmy Rossum, la Fiona de la télésérie Shameless, qui joue la mère traversant une mauvaise passe, et la jeune Fatima Ptacek, qui incarne cette nièce aussi têtue qu’attachante qui martèle à son oncle qu’il «devrait prendre des vitamines» et que «non, consommer de la drogue, ça ne compte pas».

Pour finir, curiosité: sur la bande-son, entre Bizet, Tame Impala et Beethoven, on peut entendre… Si on change les équipes, ce n’est plus une revanche, d’Avec pas d’casque. Chic.

Before I Disappear
Au Centre Phi
Jeudi soir à 19h30

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