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Hippocrate: L’anti docteur House

Photo: Funfilm
Marilyne Letertre - Métro France

De la théorie à la pratique, le réalisa­teur Thomas Lilti plonge Vincent Lacoste dans le quotidien mouvemen­té d’un hôpital d’aujour­d’hui. Le résultat? L’excellent Hippocrate, une comédie entre chronique sociale et récit d’initiation que nous présente son auteur.

Terminée la médecine Columbo de House M.D. ou les feux de l’amour de Grey’s Anatomy. Dans Hippocrate, Thomas Lilti s’éloigne du glam et du suspense télévisuel pour filmer l’hôpital, le vrai, à travers le premier stage de Benjamin, interne envoyé dans le service de papa à Garches. «Je n’ai pas voulu filmer un hôpital édulcoré ou glamourisé», nous explique le cinéaste. «Je voulais me concentrer sur les hommes et les femmes qui travaillent et se dévouent au quotidien, sans pour autant occulter les dysfonctionnements de l’hôpital public aujourd’hui».

Ces difficultés et ce quotidien, le réalisateur les connaît bien: s’il a déjà réalisé Les yeux bandés et scénarisé Télé Gaucho et Mariage à Mendoza, Thomas Lilti est aussi médecin de profession et exerce encore, en effectuant des remplacements en cabinet. Aujourd’hui, ses deux métiers se rejoignent dans un long métrage protéiforme, entre comédie sociale, documentaire et récit d’apprentissage. «Le jeune interne, c’est un peu mon double», assure-t-il. «Je voulais montrer combien, à 23 ans, il est difficile de se retrouver avec ces responsabilités énormes, d’être confronté à la mort, la maladie, la peur. Avant d’être une chronique sociale, Hippocrate c’est une comédie humaine avec des enjeux éthiques et moraux».

«Je n’ai pas voulu filmer un hôpital édulcoré ou glamourisé. Je voulais me concentrer sur les hommes et les femmes qui travaillent et se dévouent au quotidien, sans pour autant occulter les dysfonctionnements de l’hôpital public aujourd’hui.» – Thomas Lilti, réalisateur de Hippocrate et médecin de profession

Vincent Lacoste dans un nouveau registre
Erreur médicale, gardes sous pression, confrontation avec les familles, solidarité ou tensions dans les équipes, le film passe au scanner la vie de l’hôpital avec un réalisme de chaque instant. Et ce, dans sa première partie, plus proche de la comédie potache, comme dans la deuxiè­me moitié du film, plus grave. «Le ton du film change à mesure que Benjamin mûrit et découvre les difficultés du métier», observe Thomas Lilti. «J’ai d’ailleurs choisi Vincent Lacoste pour ça: il me plaisait de le voir évoluer de cette image d’ado mal dégrossi qui lui colle à la peau à une composition plus mature.»

Résultat: l’acteur des Beaux Gosses s’impose dans son premier rôle adulte et ne démérite pas face à l’omniprésent Reda Kateb, dont l’autorité et le calme naturels collent parfaitement à son rôle de médecin étranger expérimenté, rigide et quasi inébranlable. Face à cette concurrence, le docteur House a finalement bien fait de raccrocher son stéthoscope.

Hippocrate
En salle dès vendredi

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