La voix de Pierre est lancée

La troisième saison de La Voix a commencé dimanche au son des cris de fans ravis, des «Oh!» de proches déçus et des «Je te veux» (ou pas) des coachs. Ce qu’on retiendra? La sélection musicale plutôt surprenante, une jolie cohésion entre les juges et le naturel de Pierre Lapointe.

La soirée s’est ouverte avec Le blues du businessman, entonnée par le nouveau venu – sur le plateau de l’émission s’entend – Pierre Lapointe. Ses trois comparses et juges revenants, Marc Dupré, Isabelle Boulay et Éric Lapointe, ont vite joint leurs voix à la sienne. Complicité installée. Les auditions à l’aveugle pouvaient commencer.

C’est Lili-Ann DeFrancesco, 15 ans, plus jeune candidate de l’histoire de l’émission, qui a lancé les festivités. Avec un boum. Les quatre fauteuils se sont retournés. «T’es un feu d’artifice, t’es de la dynamite», a lancé Éric Lapointe avec son sens de la formule habituel. Puis, il a pris un selfie – ou du moins, il a essayé d’en prendre un – avec la participante, question d’avoir une photo «d’un coup qu’elle choisit quelqu’un d’autre». Ce qu’elle a fait, se dirigeant vers Isabelle, qui «avait des bras assez grands pour la serrer».

Comme c’était à prévoir, Pierre Lapointe a commencé à se constituer une cohorte faite d’interprètes plus éclatés. C’est lui qui a repêché Mathieu Holubowski, ex-fan de Metallica devenu fidèle d’Elliott Smith, qui joue de la guit accoustique et veut «faire de la musique intelligente». Bon coup. C’est Pierre aussi qui s’est retourné et a fait craquer Sara Dufour, candidate originaire du Lac-Saint-Jean, qui a opté pour une relecture originale de La question à 100 piasses signée Bernard Adamus. «I’m capoting ben raide!» a-t-elle lancé à ses proches en coulisses après sa victoire. Jacques Rousseau, qui a revisité Gainsbourg-Gall avec son «Je suis un [sic] poupée de cire» a également atterri dans l’équipe de P. L. Notons toutefois que, si ce dernier se retrouve avec le plus de membres dans sa bande jusqu’ici, c’est aussi lui qui s’est montré le plus sélectif, ne se retournant pas aussi souvent que ses compagnons (et regrettant de ne pas l’avoir fait pour la Montréalaise Shaharah Sinclair, qui a fini par joindre l’équipe d’Éric L.)

Mentionnons enfin que, du côté des prétendants, des visages familiers ont surgi. On a reconnu ainsi la jeune blueswoman torontoise Melissa Bel, qui a souvent joué à Montréal dans les dernières années. Sur une note plus étonnante, quoique légale selon les règles du jeu, la scène a été investie par la très professionnelle Sylvie Desgroseilliers, qu’on a connue comme choriste de Belle et Bum, qui a plusieurs disques à son actif et qui a chanté avec de grands noms du jazz. Comme l’a dit Pierre Lapointe: «J’ai le goût de t’engager comme coach.»

Cinq pièces chantées dimanche

1. Proud Mary, de CCR, chantée par Lili-Ann DeFrancesco
2. Oh! Darling, des Beatles, chantée par Melissa Bel
3. Riptide, de Vance Joy, chantée par Laurence Pagé
4. La question à 100 piasses, de Bernard Adamus, chantée par Sara Dufour
5. Sex on Fire, des Kings of Leon, chantée par David Paradis

Quelques perles qui ont été lancées:

• «T’as ouvert mon cœur tellement grand, je veux juste te dire que si je n’entends plus ta voix dans ma vie, elle va me manquer.» – Isabelle Boulay à Mathieu Holubowski
• «La dernière fois que j’ai dit ‘‘je te veux beaucoup’’ à quelqu’un, elle m’a fait trois beaux enfants. Toi, j’aimerais juste que tu me fasses trois beaux albums.» – Marc Dupré à Audrey Miscioscia
• «J’me force pour pas avoir l’air d’un pas de classe, pis parler bien, mais tabarnak que tu chantes ben!» – Éric Lapointe à Mathieu Holubowski
• «Si j’étais un train, je m’accrocherais après ta locomotive.» – Isabelle Boulay à David Paradis