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Le Carol, une incursion inconfortable

Le Carol Photo: Z Télé

Dans la foulée de l’émission Classé XXX la saison dernière, que j’avais beaucoup aimée d’ailleurs, Z Télé a lancé en janvier sa nouveauté, Le Carol, qui porte sur les dessous du bar de danseuses du même nom dans la région de Québec.

Pilotée par Jean-François Mercier, cette nouveauté explore la vie autour et à l’intérieur de cette petite « PME familiale », établie depuis plus de 40 ans pour les habitués de la région.

Au Québec, il s’agit d’un secret de polichinelle, les bars de danseuses font partie des meubles. Pas que nous avons inventé l’art de la danse érotique, disons que la Belle Province s’est appropriée la pratique et lui a offert une certaine notoriété pour la clientèle de partout au Canada et même des États-Unis.

Comme en témoigne l’un des clients interpelés par Mercier lors du premier épisode: nos danseuses sont plus wild. On peut difficilement le contredire, même sans démonstration concrète des autres artisanes exotiques du reste du Canada.

Ceci étant dit, Le Carol ne capture pas notre curiosité comme le faisait Classé XXX. Pas que la production ne soit pas intéressante, loin de là, mais il y a un certain malaise qui ne se dissipe pas pendant le visionnement.

C’est difficile de mettre le doigt dessus. À première vue, j’aurais tendance à attribuer le blâme au choix des intervenants. Peut-être qu’offrir autant de micros aux clients du bar n’était pas la décision la plus judicieuse. Peut-être aussi que la serveuse de jour n’était pas la meilleure ambassadrice de l’établissement. On spécule ici, mais le malaise est réel et il n’est pas relié à la nudité ou à la sexualité suggérée. Le malaise s’alimente à même l’exploitation de la femme que l’on glorifie par la bande, surtout en offrant une voix à des «mâles en rut» qui se bombent le torse à la vue d’une poitrine.

L’idée d’une émission sur les bars de danseuses est excellente, sauf que la découverte de cet univers n’est pas forcément l’expérience la plus agréable qui soit.

Sans vouloir réduire les employés de l’établissement ou de ses clients, disons qu’il y a ici des symptômes d’une culture québécoise qui  malheureusement s’effrite à grands coups de «toé pis moé». Sauf qu’on accuserait l’émission de manquer de véracité si elle camouflait les particularités de ces protagonistes.

Bonne émission, animation intéressante de Mercier, mais un sujet inconfortable. Je vais rester à l’écoute et je vous conseille l’émission, mais soyez avertis.

Vous pouvez visionner le premier épisode en suivant ce lien

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