Soutenez

Jim Lego est photographe vintage

Photo: Daphné Caron/Urbania

Jim Lego est photographe depuis 1979 et n’a jamais dévié de son style. Il nous confie sa vision de l’esthétisme et nous explique son concept de «psycho-photographie».

Comment avez-vous appris la photographie?
Mon père était photographe et il m’a tout appris, avec son collègue Antoine Desilets. C’est ma passion depuis toujours: à huit ans, je passais les journaux pour pouvoir acheter mon premier appareil. J’expérimentais plein d’affaires. Une fois, j’ai demandé à mon frère de sauter du toit pour tester ma caméra six images secondes. Ma mère l’a su quand elle a vu les photos!

Certains photographes professionnels disent que vous ne vous êtes pas adapté au goût du jour. Qu’est-ce que ça vous fait?
Mes appareils sont toujours à la fine pointe de la technologie, mais c’est vrai que je fais de la photo des années 1980. C’est une esthétique que j’aime. Si tu me demandes comment j’aime mon steak, je vais te répondre à la sauce au poivre. Mets-moi pas des champignons là-dessus!

Vous faites beaucoup de photo sexy. Il y a encore de la demande pour ça?
C’est différent aujourd’hui parce que je suis quasiment rendu à l’âge d’être mononcle, alors je ne pousse plus pour ça, et quand j’en fais, je m’arrange pour ne pas être seul. Mais j’ai fait à peu près 1500 photos de charme, et je peux te dire que si j’arrive à te faire sentir aussi belle que Pamela Anderson ou Samantha Fox – et je les ai photographiées toutes les deux –, t’en n’auras plus, de problèmes. J’appelle ça de la «psycho-photographie». Ma sœur est psychologue, et je lui dis que les gens feraient mieux de dépenser 150$ pour une séance avec moi qu’avec elle!

Avez-vous fait de la photographie commerciale dans votre carrière?
Oui, j’ai fait beaucoup de commercial dans les années 1980. C’est ce qui est le plus payant. Mais c’est tannant parce qu’il y a plein de gogosses dont il faut tenir compte. Ça peut te prendre quatre heures pour photographier une assiette; le client a des demandes bien précises; et à un moment donné, faire des photos d’orange, on s’en lasse. Je préfère interagir avec les gens.

Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre métier au fil des ans?
Avec le numérique, on pense que tout est devenu plus facile, mais ça a aussi compliqué les choses, d’une certaine manière. Si t’as 3000 photos, ça va te prendre plus de temps pour en choisir 24! Mon père, dans toute sa carrière, il a pris 100 000 photos. Moi, j’en prends 100 000 par année! Et dans le domaine des mariages, on s’est fait voler nos jobs par ce que j’appelle des «pousseux de boutons». Les gens ne se mesureraient jamais à un hockeyeur professionnel, mais ils pensent qu’un photographe amateur, pour leur mariage, ça va être correct.

C’est quoi la plus grande différence entre un vrai photographe et un amateur?
Le vrai photographe a l’œil.

Découvrez l’œuvre de Jim Lego

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.