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Whitehorse: les Canadiens errants

Photo: collaboration spéciale

Le duo Whitehorse s’amène en ville pour souligner la sortie de son dernier album. Douce soirée en perspective pour les oreilles.

Du folk mâtiné de bluegrass, de country et d’americana: la formule du duo canadien Whitehorse reste immuable au fil des années, même si son récent disque Leave No Bridge Unburned, qui évoque le spectre de Calexico, Stars et Wilco, bouge peut-être plus que les précédents.

Le musicien Luke Doucet parle toutefois d’un processus de création différent des précédents, alors qu’il a embauché pour la première fois un producteur (Gus Van Go, de Me Mom and Morgentaler) qui ne s’est pas gêné pour refuser ses 15 premières chansons. Cela a nécessité un retour aux sources où il a dû réinventer sa façon de travailler.

«Il a fallu aborder le studio d’une façon différente, se rappelle le sympathique chanteur, joint en Ontario. Ce n’était pas seulement une question de jouer ensemble pour trouver le cœur des chansons. C’était de vraiment discuter avec les musiciens pour savoir ce qu’on voulait en termes de style, d’époque ou d’utilisation de la batterie par exemple.»

Les 11 nouvelles pièces sont marquées par les relations entre la grande ville et les banlieues, avec des paroles qui sont teintées de sincérité et de naïveté. Il est question de solitude, d’urbanité dévorante et de grands espaces dignes des westerns. «Comme on voyage beaucoup, on développe des relations uniques avec les lieux où on se trouve, même si on n’y reste que quelques heures, fait remarquer le compositeur. On a insufflé un esprit romantique dans ces histoires.»

La romance est évidemment inséparable de Whitehorse, où Doucet fait tout avec sa douce moitié Melissa McClelland. Ces amoureux semblent unis et parfaits, mais pas question pour eux de fredonner leur bonheur.

«Ça serait facile d’écrire des chansons très personnelles et très intimes, admet Luke Doucet. Et parfois, on l’a fait. Mais ce n’est pas tellement créatif. Je ne crois pas que c’est intéressant de raconter des vérités de nos propres journaux intimes. C’est plus important pour nous d’être des artistes. L’œuvre d’un artiste, c’est de trouver la beauté dans l’ordinaire. Comme Tom Waits ou Elliott Smith, on observe la vie, on trouve des petites histoires ordinaires et on leur donne des couleurs plus intéressantes.»

«Comme on voyage beaucoup, on développe des relations uniques avec les lieux où on se trouve, même si on n’y reste que quelques heures.» – Luke Doucet, chanteur et guitariste

Comme June et Johnny
Whitehorse a hâte d’entamer sa tournée canadienne samedi à L’Astral, dans le cadre de Montréal en lumière. Le duo sera seul sur scène, comme Johnny Cash et June Carter avant lui. «C’est comme si on était dans le studio, révèle le chanteur Luke Doucet. On change d’instrument, on enregistre des petits passages et après ça, on chante nos chansons. On essaye des choses; parfois, ça ne fonctionne pas comme on veut. Il faut alors arrêter la chanson et recommencer. Il y a un peu de stress. Je crois que ça donne un peu de suspense au spectacle.»

WhitehorseLeave No Bridge Unburned
Présentement en magasin

Whitehorse à Montréal en lumière
À L’Astral
Samedi à 20h
Première partie: Mentana

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