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Dom La Nena, d’«elle» à «moi»

Photo: collaboration spéciale

Après son acclamé premier disque Ela, la violoncelliste et chanteuse brésilienne Dom La Nena est de retour avec un deuxième effort, Soyo.

Soyo, «Soy Yo», «Je suis moi»: le titre même du nouvel opus de Dominique Pinto, mieux connue sous son nom d’artiste Dom La Nena, laisse présager que la jeune Brésilienne d’origine et Française d’adoption assume désormais son statut de musicienne-qui-enregistre-des-disques.

«Intituler mon premier album Ela, c’était une façon de me détacher un peu, se remémore-t-elle. Le premier était moins “prévu”, je voulais juste enregistrer des morceaux avec Piers [Faccini, qui a coréalisé Ela], sans penser forcément à une éventuelle sortie. Mais cette fois, c’est un album que j’avais très envie de faire, et j’avais plus d’assurance, une vision plus claire.»

Cette vision plus claire est notamment venue avec l’expérience de la scène, à laquelle la violoncelliste songeait en composant. «Je construisais plein de morceaux pour la scène, comme la première pièce, La Nena Soy Yo: j’aimais l’idée d’un refrain que les gens pourraient chanter avec moi.»

Et elle ne tardera pas trop à faire chanter le public avec elle, puisque la jeune femme amorcera prochainement sa nouvelle tournée, qui s’arrêtera à Montréal dans deux semaines. Un spectacle solo où elle réussit à créer l’illusion d’être accompagnée en faisant des «boucles» au violoncelle. Un procédé qui n’est par ailleurs pas très loin de la façon dont elle travaille en studio. «De cette manière, on voit, couche par couche, les chansons prendre forme, décrit-elle. C’est comme un château de cartes, il suffit de mettre un truc au mauvais endroit, le bon instrument mais pas le bon rythme, et tout peut s’écrouler. C’est passionnant de voir comment ça tient à des détails.»

«Ela était très feutré et donnait l’impression d’être dans un salon en velours; pour Soyo, j’ai eu envie d’ouvrir les fenêtres et de laisser entrer un peu de soleil, de couleur, de joie. C’est un album plus festif, plus rythmé.» – Dom La Nena

La jeune femme a donc d’abord enregistré seule les pianos, les violoncelles, les voix, quelques guitares et percussions – bref, la base des morceaux. «Au fur et à mesure que j’enregistrais, j’envoyais le tout au musicien brésilien Marcelo Camelo, mon coréalisateur, avant de le rejoindre à Lisbonne, où il habite. Là-bas, c’était surtout lui qui enregistrait et moi qui supervisais. À nous deux, on joue tous les instruments du disque. Ça prend plus de temps, mais j’aime bien!»

Travailler avec Marcelo Camelo (qui s’est fait connaître au début des années 2000 en tant que leader du très populaire groupe rock brésilien Los Hermanos) a aussi permis à la violoncelliste d’apporter une couleur différente à son second opus. «Quand j’ai travaillé avec Piers Faccini sur Ela, ce que j’aimais bien, c’est qu’il était aussi auteur-compositeur, donc il n’avait pas qu’une vision de producteur. On était vraiment proches, on se comprenait très bien, se souvient-elle. Et là, c’est pareil, Marcelo s’est approprié les chansons, c’était touchant de voir quelqu’un porter une telle attention à mes compositions. C’était comme s’il faisait son album, tout en étant très soucieux de garder mon identité. Ela, c’est très moi, mais il y a un côté très Piers; Soyo, c’est toujours moi, mais avec la touche Marcelo.»

En mouvement
Llegaré («Je vais venir», en espagnol), Volto jà («Je reviendrai», en portugais… Plusieurs titres de chansons de Dom La Nena évoquent le mouvement.

«De fait, c’est un album qui parle de départs, d’arrivées, de voyage, acquiesce-t-elle. Ela portait davantage sur le déracinement, j’étais en questionnement par rapport à mon identité. Pour Soyo, sans que ça soit moins profond, je crois que les textes sont plus sereins, plus légers. Je parle de choses douloureuses à la base – partir, être loin de ses proches –, mais en même temps, je vois ça avec un peu d’humour, au second degré. Pour dire aux gens que j’aime qu’au fond, quand je pars, c’est pour mieux revenir!»

DomLaNena_Soyo_CoverSoyo
En magasin dès mardi
Dom La Nena
Au Gesù le 21 mars à 20 h

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