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Léo Berthiaume, restaurateur du village

Photo: Daphné Caron/Urbania

Jour et nuit, Léo Berthiaume nourrit la faune hétéroclite du village gai, des danseurs du Stock aux spectateurs éméchés de chez Mado, en passant par les travailleurs de la construction et les habitants du quartier.

Saviez-vous que le Resto du Village était une institution quand vous avez mis la main dessus il y a 10 ans?
Oui! Je le fréquentais déjà depuis 1994 quand je l’ai acheté. J’étais tellement assidu que le propriétaire avait mis du jus de canneberge au menu juste pour moi. Je voyais l’achalandage et, après avoir travaillé 20 ans en restauration, je me disais que ça pourrait être ma petite place à moi.

C’est exigeant, un resto ouvert 24 heures. Avez-vous déjà pensé à changer l’horaire?
Jamais! Sa vocation, c’est d’être ouvert 24 heures, même si ça demande beaucoup de sacrifices. Mon conjoint m’a déjà proposé d’installer un lit simple dans mon bureau! Depuis, je mets mes limites, mais il arrive qu’un cuisinier m’appelle à 3 h du matin parce que la table de cuisson ne fonctionne pas.

Votre heure de pointe se produit quand?
Vers 3h du matin! Les gens qui sortent des spectacles de travestis, des bars ou des after hours arrivent ici tout excités et ils ont faim! Ça se cruise, c’est paqueté, et il y a en souvent qui veulent aller aux toilettes, mais qui se trompent de porte et qui déboulent les 14 marches menant à mon bureau.

Quel est votre plus gros vendeur?
La poutine et le rôti de porc aux patates brunes. On prépare trois gros rôtis de porc par semaine, et parfois on en manque. On a aussi beaucoup de succès avec la cuisine canadienne. L’été, plusieurs touristes français arrivent ici parce qu’on est mentionnés dans le Guide du routard. Des fois, c’est le premier endroit où ils viennent en débarquant à Montréal. On leur fait goûter la tourtière, le rôti de porc et le pouding chômeur. Et comme je suis beauceron, ici, on peut manger des crêpes au sirop de la Beauce.

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail?
Que les gens me disent qu’ils viennent ici pour moi. J’essaie d’instaurer une ambiance friendly et je pense que ça marche: l’autre jour, une madame est venue avec des rouleaux sur la tête. Et puis, regarde à la table, là-bas: la cliente se sent assez à l’aise pour venir ici en pyjama!

Resto du village
1310, rue Wolfe

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