Soutenez

L’opposition veut empêcher le Cirque du Soleil de passer à des mains étrangères

QUÉBEC – Le gouvernement libéral doit trouver des investisseurs qui permettraient de garder au Québec le contrôle du Cirque du Soleil, ont réclamé mercredi les partis d’opposition à l’Assemblée nationale.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, et le porte-parole péquiste en matière d’économie, Pierre Karl Péladeau, craignent de voir ce fleuron québécois passer à des mains étrangères.

M. Legault a affirmé que le premier ministre Philippe Couillard ne peut pas rester les bras croisés devant le risque de perdre un siège social où travaillent 1400 personnes à Montréal.

Selon le chef caquiste, M. Couillard doit trouver des investisseurs qui, avec le soutien du gouvernement, pourraient acheter la participation de contrôle que le fondateur du Cirque, Guy Laliberté, cherche à vendre.

«Je demande aujourd’hui à Philippe Couillard de faire preuve de leadership pour essayer de rassembler un groupe d’investisseurs québécois qui pourraient possiblement, avec l’aide financière du gouvernement du Québec, acheter ce bloc qui est à vendre, a-t-il dit. Je pense, là, que tous les Québécois seraient tellement déçus de voir le Cirque du Soleil être vendu à des intérêts étrangers.»

M. Péladeau s’est montré préoccupé également des impacts que pourrait avoir la vente du Cirque, qui fait rayonner le Québec dans plusieurs pays, à des intérêts étrangers. Selon lui, dans ce cas, il est peu probable que le siège social demeure au Québec.

«Il ne faut pas se faire d’illusions, a-t-il dit. Lorsqu’une entreprise est détenue par des intérêts qui ne sont pas localisés au Québec, le résultat des courses, c’est sûr que ça ne sera pas dans trois mois ou dans six mois. Mais l’histoire a prouvé dans le passé que le processus décisionnel est pris là où les dirigeants se trouvent.»

Le député et candidat à la direction du Parti québécois a affirmé qu’il a déjà fait quelques coups de téléphone pour trouver une solution. M. Péladeau estime que le gouvernement a la possibilité de donner «une impulsion» au dossier.

«J’ai commencé à faire quelques coups de fil, mais c’est un processus qui vient de démarrer en ce qui me concerne», a-t-il dit.

M. Péladeau croit que la Caisse de dépôt pourrait rassembler des investisseurs qui seraient en mesure de faire l’acquisition de la majorité des parts de l’entreprise à capital fermé.

«Il y a justement le concept de tour de table qui devrait être envisagé, c’est-à-dire de réunir des actionnaires qui peuvent détenir entre 10 et 15 pour cent pour justement bien s’assurer que nous maîtrisions et que nous persistions à garder le contrôle, a-t-il dit. C’est la meilleure façon de faire en sorte que le siège social va demeurer à Montréal.»

M. Laliberté, qui contrôle actuellement 90 pour cent de l’entreprise, dont la valeur est estimée à 2 milliards $, souhaite vendre la majorité de sa participation, pour ne conserver que 10 pour cent du capital, a rapporté mercredi le quotidien The Globe and Mail.

Une porte-parole du Cirque du Soleil, Renée-Claude Ménard, s’est refusée à tout commentaire d’ici à la fin du processus, amorcé en juin dernier, quand Guy Laliberté a annoncé son intention de trouver un partenaire stratégique.

Mme Ménard a cependant indiqué que M. Laliberté demeure encore ouvert à toutes les propositions qui pourraient se présenter.

«Ce processus est en cours en ce moment et est très long, a-t-elle écrit dans un courriel. M. Laliberté prendra également tout le temps nécessaire pour évaluer les options qui se présenteront.»

Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, a affirmé mercredi que les possibilités d’intervention du gouvernement sont limitées actuellement.

M. Daoust a affirmé qu’une fois la transaction complétée, le gouvernement pourra toutefois faire des représentations pour garder le siège social au Québec.

«C’est une société qui n’est pas cotée en Bourse, on n’a pas accès aux chiffres, on n’a pas l’historique, a-t-il dit. Nous tout ce qu’on voit c’est les spectacles. On ne peut pas intervenir à ce niveau-là, mais on peut intervenir au moment où il y aura un repreneur (…) pour s’assurer que ça reste ici.»

M. Daoust a relativisé les conséquences d’une vente de l’entreprise à des acheteurs de l’étranger.

«Les grandes institutions québécoises, je vous donne un exemple, la Banque Nationale, a-t-il dit. Elle est cotée en Bourse. Pensez-vous qu’elle n’appartient qu’à des Québécois? Elle appartient majoritairement à des actionnaires qui sont dans d’autres provinces. L’important, c’est le siège social ici.»

La ministre de la Culture, Hélène David, a dit espérer que la mise en vente d’une participation de contrôle du Cirque du Soleil se conclura par une «solution québécoise».

Sans vouloir s’immiscer dans la transaction, Mme David a affirmé qu’elle aimerait que ce fleuron demeure québécois.

«Évidemment qu’on est tellement fière du Cirque du Soleil qu’on pourrait aimer ça que ça demeure québécois», a-t-elle dit.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.