Soutenez

White God: Nom d’un chien!

Photo: collaboration spéciale
Mehdi Omaïs - Metronews France

Avec White God, le réalisateur Hongrois Kornél Mundruczo donne le pouvoir aux chiens. Ceux-ci préparent une réponse appropriée et violente à une société qui les parque dans des fourrières. Un vrai choc cinématographique, lauréat du grand prix Un certain regard l’an dernier à Cannes.

«Au début, on m’a pris pour un fou», confie le réalisateur hongrois Kornél Mundruczo entre deux gorgées de thé noir. Et pour cause. White God, sa septième réalisation, est une des productions les plus ambitieuses de 2014, puisqu’elle compte à sa distribution pas moins de 250 chiens. Un défi (et un casse-tête!) relevé grâce à l’aide de Teresa Ann Miller, dresseuse émérite du fameux Rex, le berger allemand flic. «L’idée du long métrage est née d’une visite à la fourrière, se souvient le cinéaste. Je me suis senti responsable de l’emprisonnement des chiens. Ces derniers pensent qu’ils font partie de la famille. Les voir traités avec une telle indifférence m’a horrifié.»

Quatre semaines plus tard, son scénario en forme de conte est prêt. Il imagine une Hongrie où le gouvernement impose une taxe sur les bâtards afin de privilégier les chiens de race. C’est ainsi qu’Hagen, l’ami canin de l’inconsolable petite Lili, est jeté à la rue. «Je voulais que le spectateur le suive comme si c’était un humain, raison pour laquelle j’ai filmé naïvement l’histoire à hauteur de chien», insiste Kornél Mundruczo.

«Les chiens symbolisent les minorités mises au ban de la société.» – Kornél Mundruczo, réalisateur de White God

 

Récompensé en mai dernier par une Dog Palm, l’animal (aidé par une doublure) livre une performance hallucinante. De toutou modèle, il se mue peu à peu en bête de combat enragée et organise bientôt une révolte avec ses amis de la fourrière. «Ensemble, ils symbolisent les minorités mises au ban de la société, note le réalisateur. Tous les pays connaissent ça. C’est mon film le plus hongrois, et il est devenu aussi le plus politique et le plus international.»

Admirablement mis en scène, le résultat déroute par sa singularité, et ce, malgré ses références assumées. «Vers la fin, il y a bien sûr l’influence des films post-apocalyptiques de mon adolescence, comme Terminator ou Alien.» Les fans du cinéma de genre y décèleront aussi un zeste de Cujo et une pincée de The Birds, d’Hitchcock. «L’ensemble est à l’image de mon pays. Tout se mélange: l’horreur, le drame, la satire et la comédie.» On y mord à pleins crocs!

White God
En salle dès vendredi

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.