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Cuisiner avec Elvis: repas familiaux pathétiques

Photo: Yvan Bienvenue/collaboration spéciale

Portant sur une famille anglaise dysfonctionnelle, Cuisiner avec Elvis pose un regard satirique sur la société occidentale.

Un ancien imitateur d’Elvis est paralysé à la suite d’un accident de voiture. Sa fille boulimique est la seule qui prend réellement soin de lui, sa femme alcoolique et anorexique préférant se distraire avec son jeune amant, qu’elle invite à emménager chez eux. Dans cette pièce de l’écrivain anglais Lee Hall, connu pour le scénario du film Billy Elliot, le père est impuissant devant les déchirements qui se produisent sans pudeur devant ses yeux entre la jeune fille en quête de bonheur, la mère désillusionnée et l’intrus à la moralité douteuse. Que peut-il faire, à part chanter dans sa tête, fuir vers Graceland?

Le metteur en scène Philippe Lambert mise sur des moments absurdes, comme ceux où un Elvis Presley déchu nous prodigue ses «paraboles» avec un accent québécois profond ou chante ses succès pour accompagner des scènes embarrassantes. «Ça n’a jamais été facile d’être le King», constate-t-on. Chapeau à Stéphane Jacques, qui émeut et provoque l’hilarité en interprétant tour à tour le mari handicapé et le Elvis déprimé.

Plusieurs bonnes idées surgissent dans la cuisine du King. Somme toute, on vit un beau moment et on pousse quelques éclats de rire dans cette univers pathétiquement comique. Pour être vraiment satisfait, on cherche toutefois, sans en trouver, une cohérence, un propos, une réflexion ou une vérité toute crue qui nous interpelle.

«Si tu perdais quelques livres, tu pognerais peut-être avec les garçons.» – La mère (Sandrine Bisson), qui rappelle sans cesse à sa fille (Catherine Leblond) qu’elle la trouve grosse

 

Cuisiner avec Elvis
Texte Lee Hall
Traduction Yvan Bienvenue
Théâtre La Licorne
Jusqu’au 8 mai

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