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Boogat, l’art de se réinventer

Photo: Yves Provencher/Métro

Le touche-à-tout Boogat est de retour avec Neo-Reconquista, un nouvel album de chansons espagnoles où la musique se veut latine et urbaine.

Daniel Russo Garrido, alias Boogat, a fait les premières parties d’Ariane Moffatt tout en collaborant avec des artistes aussi différents que Marie-Mai et Pawa Up First. Bien qu’il soit dans le métier depuis plus d’une décennie, c’est le disque El Dorado Sunset qui l’a révélé au grand public, lui permettant de mettre la main sur le Félix du Meilleur album world de 2013. En prévision de l’été qui commence à s’installer, ce grand amateur de Manu Chao offre de nouveaux rythmes dansants et enivrants.

Même si on ne maîtrise pas totalement la langue de Buñuel, on sent que Neo-Reconquista traite de sujets sociaux…
Oui. J’ai voulu que ça soit un reflet de notre génération. On est une génération qui a tout le temps besoin de se prouver de nouveau. La dernière chose que tu as faite, c’est ça ton niveau. Et si ce n’est pas un bon coup, tu n’es plus un bon coup… Tout est éphémère et on demande tout le temps plus de tout le monde.

Musicalement, on retrouve ce mélange de genres qui vous caractérise, mais pas nécessairement dans le même ordre…
Je pense qu’un artiste ne doit jamais refaire le même disque, parce que ça ne sert à rien. En même temps, ça fait un bout que je fais de la musique. C’est plus compliqué de faire des choses nouvelles! Avant, je travaillais sur des beats, j’écrivais des raps, et après ça donnait des chansons. Là, j’ai vraiment abordé ça dans l’autre sens. J’écris des chansons et ça se peut qu’elles soient rappées, qu’il y ait des beats là-dedans.

«L’idée centrale de mon œuvre a toujours été l’identité. Je ne sais pas si c’est une recherche ou une quête. Peut-être. Ou peut-être que c’est juste un sujet qui me colle à la peau.» – Boogat, qui se plaît à explorer, peu importe les langues et les styles musicaux.

 

On sent un mélange de neuf et de vieux en écoutant l’album…
C’est un disque que j’ai fait en écoutant Jacques Brel et Natalia Lafourcade, qui reprend des chansons d’Agustin Lara, qui est un chanteur mexicain des années 1940. Les arrangements sont modernes, mais en écoutant bien, tu comprends tout de suite que c’est de la vieille musique… J’ai essayé d’atteindre une espèce de place de musique intemporelle. Quelque chose qui vieillisse bien. Un disque qui aurait pu sortir il y a 10 ans ou dans 10 ans.

Vous pensez renouer un jour avec Ghislain Poirier? Car votre mélange d’électro hip-hop en a marqué plus d’un…
Ça s’est développé en véritable amitié avec Ghislain. On mange ensemble, on chille ensemble, nos femmes se connaissent, c’est l’oncle de mes enfants. On va retravailler ensemble, c’est sûr. C’est juste que Poirier, ça reste le gars qui m’a un peu fait. Et il y a un moment où on doit s’émanciper. C’est peut-être un peu ça, Neo-Reconquista.

Boogat Neo-ReconquistaNeo-Reconquista
En magasin dès lundi
Lancement au Théâtre Fairmount mardi en formule 5 à 7

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