La bonne étoile de Michel Louvain
Après le collector, l’album de reprises de ses succès qui lui est consacré et le Félix Hommage reçu au dernier gala de l’ADISQ, c’est au Centre Bell que le roi de la variété québécoise se fera de nouveau couronner par ses fans.
Dans la foulée de l’album Ils chantent Louvain, sur lequel 13 vedettes reprennent les plus grands succès du célèbre crooner, la formule sera de nouveau au programme du Centre Bell, mais pas question pour la «tête hommagée» de s’asseoir sur ses lauriers et d’assister au spectacle depuis les gradins.
Au moment de notre entretien, le principal intéressé ne savait pas trop quels seraient les musiciens sur scène, mais il se réjouissait de la participation de René Simard qui viendra s’ajouter à celles de Patrick Bourgeois, Jean-François Breau, Maxime Landry, Daniel Lavoie, Herbert Léonard, Michaël, Paul Daraîche et Mario Pelchat.
«Ce n’est pas moi qui serai la vedette mais les artistes qui chantent Louvain. Quand on m’a dit qu’on allait me rendre hommage, j’ai dit: “Oui, ça fait mon bonheur, mais je veux participer au spectacle.” Je chanterai donc en duo avec Herbert, Mario et d’autres artistes, en plus de quelques pièces que j’interpréterai seul. On me fera des surprises, semble-t-il, mais personne n’a vendu la mèche. Je sens que je vais encore vivre de grandes émotions. À 78 ans, ce n’est pas toujours facile pour le cœur», rigole l’artiste qui a vécu une année fort chargée sur le plan des émotions.
«C’est flatteur pour un gars qui a presque 60 ans de carrière de voir que des jeunes entrent dans la roue avec lui. C’est un bel hommage qui cristallise la fierté d’une carrière.» – Michel Louvain, à propos de l’album et du spectacle Ils chantent Louvain
«J’ai donné huit spectacles la semaine dernière et tout le monde me parle de mon Gangnam Style au gala Juste pour rire et de l’hommage qui m’a été rendu à la dernière soirée de l’ADISQ. Oui, je crois, c’est le top dans ma carrière», soutient Louvain qui, homme modeste, n’avouera jamais qu’il devait aussi savourer ce soir-là une douce revanche sur une industrie qui l’a longtemps boudé malgré son méga succès populaire. Consécration qui s’était d’ailleurs déjà amorcée quand le rockeur Éric Lapointe a repris La Dame en bleu, puis lorsque les Lost Fingers ont revisité ce tube ou que Guy A. Lepage lui a demandé de le chanter avec les Porn Flakes à l’occasion d’un événement pour la Fondation du Dr Julien.
Et lorsqu’il a écouté le disque collectif qui lui rend hommage pour la première fois, quelle relecture l’a le plus étonnée? «J’ai flippé d’entendre Paul Daraîche interpréter Buenas noches, mi amor. Je n’en revenais pas que le roi du country accepte de chanter ce morceau», s’émeut Louvain qui se souvient exactement du moment où il a enregistré cette chanson, sa première captation sur disque en carrière, alors qu’il n’avait que 20 ans.
«On m’avait dit: “C’est au coin de Pie IX et d’Ontario. Il y a un garage et, en haut, un studio d’enregistrement.” Les musiciens m’attendaient et j’ai chanté Buenas noches… Je n’aurais jamais pensé que ma carrière commencerait à ce moment-là. J’étais heureux, j’étais à Montréal et je chantais à l’Hôtel Central à Chomedey tandis que mon frère, déjà installé depuis des années, chantait au Mocambo. Il m’a dit: “Tu es chanceux en câline: tu arrives en septembre, tu changes ton nom de Poulain en Louvain et en novembre, tu entres en studio pour faire ton premier disque!” Ma mère m’avait bien dit: “Tu es né sous une bonne étoile, mon p’tit gars”, et elle avait bien raison, ma mère.»
Ils chantent Louvain
Au Centre Bell
Samedi à 20h
