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Me and Earl and the Dying Girl: à la vie, à la mort

Photo: collaboration spéciale

Me and Earl and the Dying Girl: le titre le dit, c’est l’histoire d’une amitié entre un adolescent et une jeune fille… condamnée à mourir. Ce qui n’empêche pas ce deuxième long métrage d’Alfonso Gomez-Rejon de flirter avec la comédie.

Passionné de cinéma, Greg (Thomas Mann) passe le plus clair de son temps à tourner des parodies de films classiques avec son ami Earl (RJ Cyler), et n’entretient que des relations de surface avec ses collègues de classe pour s’éviter des ennuis. Mais son existence prend une tournure différente quand sa mère lui apprend qu’une fille de sa classe, Rachel (Olivia Cooke), est atteinte d’une leucémie. D’abord contre son gré, il se lie d’amitié avec cette fille qui, il l’assure, ne va pas mourir à la fin, non! Le réalisateur Alfonso Gomez-Rejon, qu’on connaît principalement pour la série American Horror Story, signe avec Me and Earl and the Dying Girl une ode à l’amitié teintée d’un humour sarcastique et parsemée de références cinématographiques qui feront le bonheur des cinéphiles. Métro s’est entretenu avec lui.

Me and Earl and the Dying Girl est basé sur le premier roman de Jesse Andrews, qui signe aussi le scénario. Qu’est-ce qui vous a attiré de ce projet?
J’ai reçu ce scénario et je l’ai trouvé magnifique! Je me suis vraiment identifié à Greg et j’aimais l’idée qu’on puisse se servir de ce personnage pour célébrer l’art cinématographique. Et puis la difficulté d’affronter la mort de quelqu’un est abordée dans l’histoire de façon vraiment très belle. Jesse a réussi à y intégrer beaucoup d’humour, et ça m’a plu.

Justement, était-ce difficile de bien doser cet humour, considérant la gravité du sujet?
Ça demande un certain équilibre, il faut faire attention – que ce plan ne soit pas trop long, que cette musique ne soit pas trop appuyée –, mais on n’est jamais certain que le résultat est bien calibré jusqu’à ce que le public commence à le voir.

Greg et Rachel nouent au fil du film une amitié qui ne suit pas la trajectoire habituelle – elle ne devient pas une histoire d’amour… Encore là, ça prenait la bonne chimie entre les comédiens pour qu’on croie à cette relation.
On a choisi Olivia Cooke et Thomas Mann parce qu’ils ont quelque chose de naturel dans leur manière de jouer. Ce sont des personnes honnêtes et authentiques dans la vie, et ça transparaît dans leurs rôles.

«À quel autre moment de ma carrière vais-je avoir de nouveau l’occasion de tourner un film qui célèbre le cinéma? C’était une chance en or.» – Alfonso Gomez-Rejon, à propos des références cinématographiques parsemées dans le film

Vous avez aussi une distribution impressionnante du côté des adultes – Molly Shannon, Nick Offerman, Connie Britton… Comment en êtes-vous arrivé à travailler avec eux?
La première a été Connie Britton, avec qui j’avais déjà travaillé pour American Horror Story. C’est elle qui m’a appelé pour me dire qu’elle souhaitait prendre part au projet. À partir du moment où elle y a été associée, le film est devenu réel – c’était un vrai cadeau pour moi. Et à partir de ce moment, les autres ont eu envie de travailler avec elle, puis de travailler tous ensemble, et tout est tombé en place. C’était fantastique.

Qu’aimeriez-vous que le public retienne en sortant du cinéma?
Récemment, un étudiant de Seattle, qui avait perdu un ami dans un accident de voiture, m’a dit quelque chose de très beau: «Quand les gens quittent leur vie, ils sont comme une mosaïque ou un vitrail. Leur définition n’est pas aussi claire qu’avant, mais la beauté de leur vie est encore plus présente.» J’ai trouvé ça magnifique, et c’est un peu le message que je veux transmettre.

Votre film va prendre l’affiche après avoir gagné le Prix du public et le Grand Prix du jury au Festival du film de Sundance. Ça vous rend plus confiant pour sa sortie en salle?
Non, c’est toujours terrifiant. Les gens vont-ils être au rendez-vous? Ça fait toujours peur. Mais la réception a été magnifique jusqu’à présent, on ne peut que souhaiter qu’encore plus de gens aiment le film.

Mélange de genres
C’est une séquence animée utilisant des figurines qui ouvre Me and Earl and the Dying Girl et donne au film son ton tout à la fois humoristique et émouvant.

«À l’origine, c’était une expérimentation [des artistes d’animation Edward Bursch et Nathan O. Marsh], explique Alfonso Gomez-Rejon. Au départ, c’était censé être des séquences animées dans le genre des Pierrafeu, mais ils ont fait des tests avec des marionnettes et du stop-motion, et ça fonctionnait tellement bien avec l’univers de Greg et Earl qu’on a décidé de poursuivre dans cette voie. Deux garçons de 17 ans auraient pu faire ça, ce n’est pas trop léché.»

Me and Earl and the Dying Girl
En salle dès vendredi

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