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Mika, le bon gars

MONTE-CARLO, MONACO - MARCH 29: (VOICI, CLOSER, FRANCE DIMANCHE, ICI PARIS, ENTREVUE & PUBLIC OUT FOR FRANCE) (TABLOID OUT) Mika performs during the Rose Ball 2014 in aid of the Princess Grace Foundation at Sporting Monte-Carlo on March 29, 2014 in Monte-Carlo, Monaco. (Photo by Le Palais Princier/SBM/PLS Pool/Getty Images) Photo: Getty Images

Mika lançait dernièrement un quatrième album aussi enjoué qu’introspectif, intitulé No place in Heaven, qu’il présentera ce week-end au Festival international de jazz de Montréal. Rencontre avec une personnalité à la liberté de parole réjouissante.

On parle beaucoup d’un retour aux sources pour décrire votre nouvel album. Mais finalement, l’amour a toujours traversé toutes vos chansons…
Par rapport à la pochette précédente, qui illustrait une rupture, ça change, oui. Mais l’amour reste un fil conducteur. Qu’il soit beau, violent, doux ou dégueulasse, c’est une qualité qui fait de nous des humains. C’est une évidence que ça va traverser mes chansons, même quand elles sont politiques, sinon ça ressemble à un simple discours. Je ne comprends pas qu’on me parle de retour aux sources, c’est une mélancolie créatrice qui n’est pas très utile.

Peut-on parler de retour à soi?
Il y a une transparence dans le son, les sentiments affichés, je ne suis pas en train de demander la permission. J’avais construit mon précédent album comme un objet symphonique, beaucoup moins accessible. Souvent, ça parle de valeurs très personnelles, c’est légèrement engagé, parce que j’ai ça au fond de moi.

La pop peut-elle transmettre un message?
Oui, mais il faut être sûr que ce ne soit pas trop théâtralisé, trop visible. Par exemple, les Beatles ont réussi à créer des titres qui sont des drapeaux pour énormément de causes, comme Elton John ou Jacques Brel à leur façon. La pop fonctionne grâce à une certaine forme d’abstraction qui donne de la puissance à l’image. Une chanson comme Good Guys peut devenir engagée et donner de la force si on le veut bien. Mais je ne fais pas de politique.

Dans Good Guys, vous placez le mot «gay» dans une chanson pour la première fois…
Je l’ai fait pour moi, parce qu’en fait, ce n’est pas si compliqué que ça. Je voulais faire un album très personnel, intime et mélodique, comme un journal intime. Mais je suis fier que ce ne soit pas agressivement commercial. Je l’ai fait avec beaucoup d’amour, et ça me donne la possibilité de continuer mon parcours d’auteur-compositeur, qui est au-dessus de tout ce que je fais, plus que chanteur ou homme de télé.

«J’avais construit mon précédent album comme un objet symphonique, beaucoup moins accessible.» – Mika

C’est le premier album que vous publiez en tant que coach de The Voice. Qu’est-ce que ça change concrètement?
Après être entré à ce point dans le salon des gens, c’était naturel pour moi de faire quelque chose d’intime. J’aurais pu appeler tous mes potes et faire des chansons très commerciales pour frapper un grand coup. Ça me réchauffe le cœur que l’album fonctionne, même sans avoir de gros singles comme locomotive. Aujourd’hui, j’ai envie de faire des albums qui ont une certaine cohérence, qui fonctionnent en tant qu’entités, comme un vrai voyage.

L’album est aussi un voyage dans le temps, puisque vous rendez hommage à plusieurs de vos idoles, comme Freddie Mercury, Arthur Rimbaud, James Dean ou Nina Simone…
Je trouve qu’aujourd’hui on n’a pas assez d’icônes qui se sont sali les mains, qui ont été ridiculisées et adorées à la fois, qui ne sont pas lisses. Ce manque-là a peut-être provoqué cette volonté de rendre hommage aussi ouvertement à des gens comme ça.

Mika
Salle Wilfrid-Pelletier
Samedi et dimanche à 19h30

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