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Ego trip: le voyage d’une vie, en direct d’Haïti

Photo: Les films Séville

C’est à la suite d’un séjour en Haïti avec Oxfam Québec que François Avard a eu l’idée d’écrire ce qui sera son premier scénario porté au grand écran. Ce qui résulte de cette expérience, c’est Ego trip, une comédie pas complètement bonbon sur le thème de la transformation et de l’ouverture.

Marc Morin (Patrick Huard) est un animateur télé qui réussit. Enfin. Qui a réussi. Et dont «le dimmer est pas mal au maximum, au niveau trou-de-cul», précise François Avard. Pour redorer son image et ravoir ses cotes d’écoute, son agent (Antoine Bertrand) l’envoie comme porte-parole constater le travail de SOS Monde, une ONG qui œuvre en Haïti. Marc y va à reculons. Sur place, il rencontre un photographe «parasite de la misère» (Guy Jodoin), une agente de communications superficielle (Marie-Ève Milot) et un chanteur amateur (Gardy Fury). Mais surtout, il fait la connaissance de plusieurs Haïtiens. Il en reviendra transformé.

François Avard s’était fait inviter par Oxfam Québec à Port-au-Prince pour voir à quoi servait l’argent amassé grâce au spectacle-bénéfice Ha-Haïti, qu’il avait conçu avec Louis-José Houde après le tremblement de terre. «Je ne voulais pas y aller. J’avais pas le goût, pas le temps, pas l’énergie. J’étais dans un état mental qui frôlait la catastrophe, j’ai fait un burn-out deux ou trois semaines plus tard», raconte-t-il. Pourtant, il y est allé. Et comme ça avait été le cas après un séjour au Darfour, il en est revenu transformé. «Quand t’as vu Haïti, t’arrêtes de t’en faire pour des niaiseries. T’arrêtes de t’intéresser à des choses insignifiantes. Tu reviens à l’essentiel», poursuit l’auteur.

La réalisation du film a été confiée à Benoit Pelletier, bien connu dans le monde de l’humour pour ses textes et ses mises en scène, et qui connaît bien la Perle des Antilles pour y avoir formé des comédiens et des humoristes, en plus d’avoir participé à la création de l’école de l’humour de ce pays.

«Je trouvais que d’avoir un personnage bête et méchant, insensible, riche, qui s’en va à reculons dans un pays pauvre et qui, à force de se frotter à ce peuple-là, retrouve son humanité, c’était une histoire géniale», affirme Benoit Pelletier, qui plonge pour la première fois dans la réalisation. «J’ai eu la préoccupation de filmer du point de vue d’un Occidental, avec ses préjugés: la peur de la promiscuité, des microbes, des coquerelles, des ruines. Mais quand Marc commence à rencontrer les Haïtiens, à voir les regards, les visages, les sourires, ça le plonge dans son problème à lui.» Jusqu’à ce que des événements troublants achèvent sa transformation. «Pour moi, Marc Morin ne change pas, croit Patrick Huard. Il redevient la personne qu’il était avant.»

«Dans ce film, c’est comme si la vraie ruine, c’était Marc Morin. Alors que les Haïtiens sont tout sauf des ruines.» – Benoit Pelletier, le réalisateur d’Ego trip, qui affirme ne pas avoir fait un film «sur Haïti», mais une comédie qui se passe là-bas et dont le personnage principal se révèle au contact du peuple haïtien.

Ego trip a été tourné en seulement 26 jours à Montréal et en République dominicaine, dans des conditions «difficiles, avec une petite équipe», mentionne le comédien vedette. «Mais d’un autre côté, ç’a été extraordinaire avec les acteurs.» Quatre jours de prise d’images en Haïti ont complété le tout.

Patrick Huard espère «que le film va ouvrir un peu notre esprit, dans une période où on en a vraiment besoin. L’ouvrir sur le monde, sur les autres. [Et faire en sorte] qu’on essaie de comprendre les choses plutôt que de les juger.»

Ego trip
En salle dès mercredi

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