Hommage à François Pérusse : le gala du peuple

Un public conquis d’avance, des calembours à la tonne et des souvenirs récités à l’unisson : voilà qui résume le gala-hommage qu’a offert Juste pour rire à François Pérusse hier soir.

Le gars qui magasine, Roger et Caroline, Monsieur Who-Knows… En 25 ans de carrière, François Pérusse et ses personnages ont marqué toute une génération, incluant de nombreux humoristes, comme l’a prouvé l’hommage vibrant que lui ont rendu ses pairs lundi soir.

Accueilli par son ancien acolyte des Bleu poudre Raymond Beaudoin (Pierre Brassard), l’humoriste chouchou du Québec a d’abord vu les bureaux de Zéro musique («petites voix» et blague de clémentines incluses) recréés sous ses yeux dans une vidéo mettant en vedette Jean-Michel Anctil, Cathy Gauthier et Dominic & Martin, avant d’entendre sa classique chanson Snack Bar chez Raymond dans la bouche de nul autre que Vincent Vallières (dans la peau de Célestin Laperrière pour l’occasion). Une chanson que le public s’est spontanément mis à chanter en chœur. Tout comme il a répondu à l’appel quand l’animateur Stéphan Bureau l’a enjoint de compléter les phrases : «Un skidoo, on peut-tu laisser ça dans cour?» («Yiiiiish») ou «On a tous la bouche en sang» («et on rit»)…

«François Pérusse est le plus grand humoriste que le Québec ait jamais vu. Littéralement jamais vu! Il est un mythe comme le yéti, les licornes et les commis chez Canadian Tire.» – Stéphan Bureau, faisant référence au côté «auditif» de l’humour de Pérusse

Korine Côté, Philippe Laprise, Rachid Badouri, Olivier Martineau, Stéphane Fallu (et même Sylvain Cossette et  Patrick Normand!) ont multiplié les calembours et les chansons sur la scène de la salle Wifrid-Pelletier pour saluer l’humour de l’homme aux multiples voix. «C’est indispensable pour tout ce qui se fait de bon, un hachoir.» «D’où l’expression : “Qu’est-ce que tu fais de bon à choir?”» ont lancé Korine Côté et Léane Labrèche-Dor dans une parodie des Recettes à Pierrette, alors que Philippe Laprise, en Tristan Direct, a déploré que c’est «toujours les hommes qui ont des hommages; quand est-ce que les femmes vont avoir des femmages?»

Parmi les numéros les plus réussis de l’hommage, on notera celui de Dominic Paquet, qui a parfaitement su capturer l’esprit du «gars qui magasine» (dans ce cas-ci, il cherchait à acheter un lecteur de cassette et les Albums du peuple) et le segment «radio», où Laurent Paquin était formidable en  Louis-Paul Fafard-Allard de CDKC, Billy Tellier, hilarant en animateur de ligne ouverte, et France Castel, parfaite pour pousser le rire étouffé de l’animatrice de Sexe Conseil.

Après la radio, les disques et la télé, le matériel de François Pérusse a donc fait un passage réussi à la scène, et prouvé qu’il méritait amplement d’être mis à l’honneur.