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Longs jeux et allongés au 180g

Photo: Chantal Levesque


En flânant dans des cafés-librairies, Christophe Bundock De Muri rêvait d’un endroit semblable où magasiner des vinyles. «Voilà, c’est chose faite!» lance celui qui vient d’ouvrir le 180g, premier café disquaire montréalais, avec Charles-Étienne Brassard.

Le concept de café disquaire est déjà établi dans d’autres grandes villes. Il s’agit d’un endroit où on prend son temps pour magasiner des disques et découvrir de la musique, tout en mangeant une bouchée ou en sirotant un café. Au-delà d’un commerce, c’est un milieu de vie.

«Ce que j’aimerais que les gens aient envie de faire en arrivant ici, c’est s’installer avec leur ordinateur, travailler un peu et puis hop, se lever, fouiller dans les disques…» imagine Christophe. C’est ce qu’il aurait lui-même voulu faire quand il était travailleur autonome en graphisme et en arts visuels.

Le local est situé au bout d’une petite rue industrielle du Mile-Ex, un quartier en plein développement. En arrivant sur le coin de la rue, on se demande o�� peut bien se trouver le 180g. «J’adore cette vibe-là. Ça fait un peu spot secret, pis c’est ben la mode ça, en ce moment», commente Christophe, sourire en coin.

L’espace étant restreint, les propriétaires s’en tiennent à une sélection musicale «de trucs sur lesquels on tripe et qu’on connaît», explique-t-il, soit les styles de musique soul, funk, jazz et hip-hop. «Charles-Étienne est le spécialiste du jazz. Moi, je suis un peu plus porté sur le hip-hop. À deux, on se complète.» La boutique tient aussi à offrir de la visibilité aux talents locaux.

Si vous ne trouvez pas le disque que vous cherchez, Christophe et Étienne feront une commande pour vous. «On ne va pas faire nos record store snobs», plaisante le disquaire.

Parlant de record store snobs, Christophe, tu ne trouves pas qu’il y a parfois un côté intimidant à entrer dans ces boutiques quand on ne s’y connaît pas trop? «Le cliché ne vient pas de nulle part, concède-t-il. J’aime mieux aller chez un disquaire où on me salue et où on me conseille que dans un endroit où, si je pose une question, le conseiller soupire en se disant “esti, tu connais pas ton affaire”».

Vous l’aurez deviné, les propriétaires de 180g préconisent l’attitude sympathique. Et le volet café permet de rendre la musique plus accessible aux néophytes. «Tu peux venir t’asseoir au comptoir et discuter avec nous-autres. Moi, ça va faire ma journée, c’est ce que j’aime faire!» lance Christophe en toute simplicité.

Selon lui, le snobisme qui fait la réputation de certains disquaires n’est pas la norme. Au contraire, un esprit de communauté se tisse dans le milieu. À titre d’exemple, il parle de La fin du vinyle, «un de [ses] magasins préférés» situé à quelques coins de rue de 180g. «J’ai eu une petite crainte de leur faire de la compétition en ouvrant», raconte-t-il. En en parlant avec le propriétaire, Christophe s’est fait un allié. «Il m’a donné des conseils et il est même venu prendre un café l’autre jour.»

Vous vous demandez peut-être ça veut dire quoi, au juste, 180g? Il s’agit du poids d’un disque en vinyle de qualité supérieure. «Le poids en grammes réfère aussi un peu à la nourriture. Mais on a vérifié et, une dose d’expresso, c’est 18 g. On n’était pas loin!», lance-t-il en éclatant de rire.

Accords veloutés
Que pourriez-vous écouter en sirotant votre boisson chaude? Voici les suggestions de Christophe Bundock De Muri, copropriétaire de 180g.

  • Expresso: «Avec un petit expresso ben serré, j’écouterais du jazz intense comme Bitches Brew, de Miles Davis, qui est ben nerveux!»
  • Latté: «Un petit latté avec un album de dance hall reggae, c’est parfait!»
  • Décaf: «On ne tient pas d’albums de même! [Rires] Ah, Sigur Ros! Ça, c’est bon pour du décaf.»
  • Thé: «Je ne sais pas… hum… un petit Bob Dylan? Ouin.»

6546, rue Waverly
facebook.com/le180g

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