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Pour Sarah: l’éveil des consciences

Photo: Yves Provencher/Métro

La route. Le noir. Le visage apeuré d’une jeune femme. Le noir. Une fête. Le noir. Puis l’impact. Et le noir, encore. C’est avec cette scène frappante que s’ouvre la nouvelle série de TVA Pour Sarah.

«Quand ce sont nos parents qui nous disent de faire attention, on n’a pas envie de les écouter; mais quand ce sont des gens de notre âge, ça nous rejoint plus.» Suzanne Landry, directrice principale Chaînes et programmation de Groupe TVA, rapportait hier les paroles d’une adolescente ayant assisté au visionnement, dans une école secondaire, des premiers épisodes du gros canon de la saison automnale de TVA, la télésérie dramatique Pour Sarah, qui vise bien entendu à amener le jeune public à prendre conscience des dangers de l’alcool au volant. L’auteure Michelle Allen s’est d’ailleurs inspirée de «plusieurs histoires vraies» pour créer celle de Sarah.

Les deux premiers épisodes, présentés hier aux médias, se déploient un peu à la manière d’une enquête – enquête qui a véritablement lieu au fil de la série. Après la scène d’ouverture, qui nous plonge efficacement dans l’accident par une suite de flashs saccadés, on remonte 12 heures plus tôt, sur le terrain de flag football où Sarah (lumineuse Marianne Fortier) s’entraîne avec ses copines et Cédric (le nouveau venu et fort talentueux Félix-Antoine Duval), leur entraîneur et ami d’enfance de Sarah. Cette dernière demande à son père (Sylvain Marcel, comme toujours d’une justesse et d’une retenue impeccables) d’être exemptée du week-end au chalet, où elle et son père devaient se rendre avec sa mère (Hélène Florent) ainsi que le père et la belle-mère de Cédric (Patrice Robitaille et Brigitte Lafleur). Sarah prétexte un travail scolaire à faire avec sa meilleure amie Manu (Alyssa Labelle) alors qu’en vérité, les deux comparses organisent une fête-surprise pour les
18 ans de Cédric.

La soirée passe, l’alcool coule à flots, puis Sarah fait une découverte dans le garage: la décapotable du beau-père de Manu! «Et si on allait faire un tour?» propose-t-elle à Cédric. Un tour dont, on s’en doute, ils ne reviendront jamais, puisque le lendemain, la voiture est découverte dans un ravin par une joggeuse.

Dès lors, on tente, en même temps que les personnages, d’élucider le mystère de ce qui s’est vraiment passé ce soir-là: quel rôle joue Gégé (Guillaume Gauthier) dans l’affaire, lui dont la voiture arbore une égratignure de la couleur de la peinture de la décapotable? Les deux jeunes ont changé de place au volant, mais pourquoi? On le saura d’ici la fin de la série, au fil des révélations.

Mais on vit aussi le contrecoup de l’accident en suivant les parents, qui doivent composer avec leur sentiment de culpabilité respectif, avec les dures décisions qu’ils devront prendre, avec les tensions qui s’imposent entre eux, avec les déceptions et les rêves brisés (même si la condition de Cédric est moins critique que celle de Sarah, il devra peut-être renoncer à ses plans d’aller jouer au football pour une équipe universitaire américaine).

La fin du deuxième épisode laisse présager la sortie du coma de Sarah, qui ouvrira tout un nouveau pan dans l’histoire, ainsi que d’éventuelles poursuites judiciaires entre les parents… mais compte tenu des dernières révélations de l’enquête, qui poursuivra qui? Des moments forts en émotions sont à prévoir.

Pas moralisateur
Grâce à cette construction en forme de puzzle aux pièces manquantes, Michelle Allen a réussi un bon dosage entre l’enquête et le drame humain, bien servi par la réalisation dynamique d’Éric Tessier. Mais surtout, à la lumière des deux premiers épisodes, on peut constater que l’auteure a évité l’écueil du ton moralisateur. Le personnage de Sarah est une jeune femme responsable, pas particulièrement portée sur la bouteille, mais elle reste une ado ordinaire qui commet des erreurs de jugement.

Et c’est sans doute ce qui rend la série particulièrement efficace: les personnages et les situations n’y sont pas dessinés à trop gros traits, leurs agissements et leurs réactions sont réalistes – on est en présence de jeunes qui font la fête comme il y en a partout au Québec, et c’est ce qui fera que les jeunes téléspectateurs pourront se reconnaître.

Chacun des 10 épisodes de Pour Sarah sera également mis en ligne sur le site web du réseau après sa diffusion sur les ondes de TVA.

Pour Sarah
À TVA
Les lundis à 21h dès le 21 septembre

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