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Knock Knock: ouvrir la porte au mal

KK 165 - Keanu Reeves (Evan).jpg Photo: Les films Séville
Mehdi Omaïs - Metronews France

Dans le thriller Knock Knock, signé Eli Roth, Keanu Reeves incarne un père de famille séquestré par deux jeunes filles sexy en diable. L’acteur en a discuté avec Métro.

Vous êtes acteur et producteur de Knock Knock. Qu’est-ce que ce film a de si spécial pour vous?
J’ai adoré l’histoire, l’écriture et le ton employé. Le mélange de thriller et de comédie m’a interpellé. C’était par ailleurs super chouette de jouer la victime. Mon personnage, Evan, a l’impression d’avoir une vie normale: une épouse, des enfants, une belle maison, un chien, etc. Et pourtant, tout n’est pas si rose. Il n’y a qu’à voir comment il négocie une partie de jambes en l’air avec sa femme au début du film…

Alors qu’il est seul chez lui pour le week-end, il accepte la visite de deux jeunes filles aux silhouettes vertigineuses. Qui sont-elles vraiment?
Rien ne filtre quant à leur passé. Pourtant, on le devine très douloureux : inceste? Viol?  On comprend qu’elles essayent de séquestrer cet homme pour se venger de quelque chose. Je trouve le film romantique dans le sens où elles espèrent qu’Evan regrette d’avoir couché avec elles. Comme il est incapable de dire «Je n’ai rien fait, j’aime ma femme, je suis un homme bien… », elles le punissent en espérant qu’il retienne la leçon… [rires]. Le film est divertissant et provocant. Il soulève de nombreuses questions d’ordre éthique, à commencer par la suivante: qu’est-ce qu’une vie parfaite? C’est un récit édifiant, doublé d’une satire.

Qu’auriez-vous fait à la place d’Evan? Auriez-vous ouvert la porte? Auriez-vous été hospitalier?
[Sourire] J’aurais probablement été plus prudent que lui. Je pense que j’aurais ouvert la porte, mais je ne sais pas si les filles seraient entrées. […] Je crois que les hommes ont toujours été effrayés par la sensualité des femmes. J’aime l’idée que l’on puisse débattre de tout ça après la projection.

«Le film est divertissant et provocant. Il soulève de nombreuses questions d’ordre éthique, à commencer par la suivante  qu’est-ce qu’une vie parfaite? C’est un récit édifiant, doublé d’une satire.» – Keanu Reeves, vedette et producteur de Knock Knock, d’Eli Roth

Dans votre carrière, y a-t-il des portes que vous avez ouvertes à regret?
[Long silence] Non… Sur un tournage, il arrive qu’on pense qu’un film ira dans telle ou telle direction. Surtout au début d’une carrière d’acteur, lorsqu’on a moins de contrôle sur le texte, le scénario… Disons que je suis allé vers des œuvres en pensant qu’elles aboutiraient autrement.

Comme dans Misery ou Buried, vous jouez sur le sentiment de claustration. Quel défi cela implique-t-il?
C’est formidable! Jouer avec son visage donne du relief à l’interprétation. Le fait que l’intrigue se situe dans un seul lieu resserre les choses. Chaque pièce a sa propre personnalité. Ça peut parfois faire penser au théâtre. On a d’ailleurs répété comme pour une pièce.

Dernière question: la punition de votre personnage passe également par les médias sociaux. Quel regard portez-vous sur leur omniprésence?
[Silence] Je n’ai pas vraiment d’opinion… Je n’y suis pas. Ce n’est pas mon truc. Tout le monde a maintenant les yeux rivés sur les écrans. Cela a changé notre communication avec nous-mêmes et avec les autres. Dans le showbiz, beaucoup affichent leur personnalité… J’ai déjà été témoin de discussions au cours desquelles, pour bâtir un projet, la question du nombre d’abonnés était posée… Je ne sais pas si c’est triste. C’est juste une tendance…

https://www.youtube.com/watch?v=ti6S3NZ5mKI

Knock Knock
En salle vendredi

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