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Dionysos: on peut toujours rêver

Photo: Jean-Marc Lubrano

Le groupe de rock français Dionysos promet de nous faire danser le Bird ‘N’ Roll jeudi soir. Entretien avec Mathias Malzieu, l’explosif chanteur de la bande qui, tel un funambule, balance toujours entre rêve et réalité.

Difficile de trouver interlocuteur plus volubile que Mathias Malzieu. Le chanteur de Dionysos, également auteur à ses heures, en a, des histoires à raconter! Celui qui signe des romans magiques et imagés parle beaucoup, bien et de tout plein de choses.

Notamment du tout dernier de ses écrits, Métamorphose en bord de ciel, paru aux éditions Flammarion, qui raconte l’histoire de Tom Cloudman, le plus mauvais cascadeur du monde. Un cascadeur qui se retrouve un jour à l’hôpital avec une «grosse betterave», ou plutôt une tumeur. Coincé dans sa chambre d’hôpital, Cloudman, qui bouge habituellement sans arrêt, se sent pris au piège. Sa rencontre avec une créature, mi-femme, mi-oiseau, l’aidera à faire face à la maladie…

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Comme La mécanique du cœur, le livre, avait inspiré La mécanique du cœur, le disque, la belle histoire de Métamorphose en bord de ciel sert de trame narrative à Bird ‘N’ Roll, le tout dernier disque de Dionysos, paru en mars dernier. Pour accompagner l’expérience de Bird ‘N’ Roll, les membres de ce groupe explosif qui roulent leur bosse depuis bientôt 20 ans ont même inventé une danse appelée, vous l’aurez deviné, le «bird’n’roll». Une danse qui se situe «quelque part entre le rock’n’roll et le battement d’ailes d’oiseau».

Depuis que le group a posté les pas de ce ballet disjoncté sur Facebook, plusieurs fans connaissent la chorégraphie et viennent même danser sur scène durant les concerts de la bande. Alors, vous allez nous faire bouger aux Francos, monsieur Malzieu? «On va essayer! répond l’énergique chanteur. C’est une chorégraphie assez surréaliste! C’est mignon parce que c’est la cerise sur le gâteau. C’est super drôle! Ce sont les Jeux olympiques de la poésie!»

Se décrivant comme un «funambule qui se tient toujours en équilibre entre le rêve et la réalité», Malzieu dit souvent qu’il aimerait posséder deux pouvoirs : voler et être invisible.

Y en a-t-il un dont il aimerait davantage être doté? «Je prendrais voler quand même! C’est plus puissant! Dans le vol, on a déjà une partie d’invisibilité, mais c’est vrai que l’invisibilité possède une dimension ludique. Pensez à toutes les conneries amusantes que l’on pourrait faire si on était invisible! On pourrait prendre d’assaut les lignes téléphoniques dans les gares et les aéroports et réciter des poèmes érotiques à la place des heures auxquelles les trains et les avions partent!» rigole-t-il.

Disant ne pas aimer «les gens qui se prennent au sérieux», Malzieu confie qu’à l’instar du personnage de Tom Cloudman, il sent que son cerveau est souvent incompatible avec celui de ceux qui pensent de manière trop cartésienne. «J’ai tendance à beaucoup m’ennuyer et à ne pas bien m’entendre avec les gens qui mettent les choses dans des cases très précises, même si j’essaye de faire l’effort! J’ai du mal à décoder leur langage.»

Inventifs et audacieux, les membres de Dionysos, qui ont toujours adoré les Pixies et qui ont même tourné avec eux pendant trois jours en 2006 («C’était magique!» se remémore Malzieu), se sont donné pour mission de combiner, à l’image du célèbre groupe de Boston, «l’esprit alternatif et la créativité à un esprit assez brut». Le secret de leur longévité? Ne jamais rester en place. Car «même les idées les plus fantaisistes, les plus déglinguées et les plus punks vieillissent mal si elles demeurent toujours pareilles», remarque Malzieu. Moralité? Il faut constamment bouger. Comme ce soir, aux Francos.

Pierre Lapointe, Dionysos, Daran et Les Revenants
Spectacle gratuit jeudi dès 18 h
Dionysos à 19 h
Angle Jeanne-Mance et de Maisonneuve

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