Série noire en série

Vous avez peut-être entendu des gens de votre entourage clamer qu’ils s’étaient déjà tapé, en l’espace d’une nuit, soit celle de mercredi à jeudi, les 10 épisodes de la saison 2 de la série-culte Série noire. «Menteurs», avez-vous pensé, sachant que lesdits épisodes seront diffusés à la télé seulement en janvier. Non, pas «menteurs». Mais bien «Abonnés à l’Extra d’ICI Tou.tv.» Petite révolution.

Oui, depuis mercredi, 18h, la deuxième saison de Série noire a été rendue accessible aux membres de la section «Extra» de la plateforme de visionnement en ligne Tou.tv. Les 10 épisodes, d’un coup. Voilà.

Cependant, pour ceux qui ne font pas partie du «club» et qui n’ont guère l’intention de s’y joindre, il reste encore deux mois avant la présentation en mode «traditionnel», à la Télévision de Radio-Canada.

Ce n’est pas pour tanner ces derniers, mais en projection de presse, nous avons pu voir hier les deux premières heures de SN2. Cadeau empoisonné? Car maintenant, nous sommes pris avec le terrible dilemme: que dévoiler pour ne pas soûler ceux auxquels il reste encore tant de temps d’attente? Allons-y dans le… vague? L’anticipatif? Le titillant? Un peu tout ça?

OK. Allons-y.

La tant attendue saison commence donc avec un récapitulatif condensé de la première, narré, encore une fois, par la voix toujours aussi classe et enveloppante de Bernard Derome, qui dit pourtant des choses… surprenantes. Puis, le rappel du passé étant complété, on plonge directement dans l’action. Et de l’action, il y en a, comme d’hab, beaucoup. Patrick et Denis, les deux scénaristes incarnés par Vincent-Guillaume Otis et François Létourneau – également vrai coscénariste de Série noire, en compagnie du réal, Jean-François Rivard – sont toujours en quête d’inspiration pour mener à «bien» leur projet d’écriture. Et ils la cherchent et la trouvent, cette inspiration, en appliquant bien sûr leur méthode maîtresse. À savoir  se mettre dans des situations impossibles afin de les utiliser ensuite dans des scènes-clés de leur soap-savon La loi de la justice.

Parlant de justice, celle-ci est faite pour les fans, qui retrouvent dès les premières secondes toute l’étrangeté décalée, l’humour atypique et les personnages tellement délicieusement bizarres qui ont fait la gloire de l’œuvre. Notamment l’idole, MarcARCand, qui joue désormais au senseï et enseigne à son «apprenti-lui» à attraper l’essence, la sienne, et à trouver sa «force centrifuge!» Les fidèles renouent également avec les paysages perpétuellement enneigés, les dialogues sertis de buée et la musique envoûtante de Christobal Tapia de Veer, qui compétitionne avec les bandes sonores les plus marquantes du cinéma récent (le «BWWAOW» d’Inception en tête).

– T’as l’air bien. T’as l’air bâti.
– C’est parce que je porte une veste pare-balles en dessous.
Un échange de répliques entre Patrick et une certaine jeune dame, qui s’élève déjà au rang de culte

Pour ce qui est des inédits, notons, en vrac, qu’on nous sert un hommage à John McClane (avis à vous, inconditionnels du Piège de cristal de Bruce), une chorégraphie de danse-poteau catastrophique et un renversement de sauce à spaghat qui tourne au cauchemar façon Carrie. Sinon, on assiste aussi à un combat aux nunchakus, classique, à une attaque à la balayette pour déglacer le char et à plein d’instants qui feront hurler à un Denis exaspéré: «JE VEUX MA VIE D’AVANT!» Oh que non. Celle-ci est bien trop drôle.

Série noire 2
En ligne sur l’Extra d’ICI Tou.tv
À la télé de Radio-Canada en janvier