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Dr. Mobilo Aquafest: remède humoristique psychédélique

Photo: Simon Berndt

Parce que les choses vont toujours mieux avec un peu d’aide de nos amis, Guillaume Wagner, les gars de Sèxe illégal et quelques-uns de leurs copains (dont Virginie Fortin et Adib Alkhalidey) lancent le Dr. Mobilo Aquafest. Un festival d’humour local où les soirées thématiques et les gags livrés en maximum 7 minutes laissent place à autre chose. Principalement à la liberté. Et à beaucoup de niaiseries.

Avec son nom et son graphisme psychédélique signé par l’artiste sud-africain Simon Berndt, le Dr. Mobilo Aquafest s’annonce un peu comme un délire-acido-maritime à la Life Aquatic with Steve Zissou. Guillaume Wagner, qui fait de l’humour comme d’autres font du punk («trois accords, dans ta face, raaa, je te gueule après»), souligne que si l’inspiration vogue effectivement dans les eaux du renommé film de Wes Anderson, elle s’abreuve aussi aux sources du Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, des années 1960 et de «tout ce qui est un peu absurde, un peu bédé, pas trop clair.»

Son pote Paul Sèxe, légendaire guitariste du démoniaque duo Sèxe illégal, lui, affirme que rien de tout cela n’est exact. «Notre festival s’appelle de même parce qu’il était temps qu’il y ait un docteur parmi les humoristes! La plupart d’entre nous ont à peine une attestation d’études collégiales!»

À l’évocation de ces propos, Wagner explose de rire. «Il ne faut pas l’écouter. Il dit un peu n’importe quoi.» C’est vrai que Paul Sèxe, musicien qui roule sa bosse en compagnie de son ami Tony Légal depuis, prétend-il, les années qui ont inspiré ce tout nouveau party de gags local (les sixties, ahem) dit parfois des trucs loufoques. Il entame d’ailleurs l’entretien en confiant qu’il aimerait bien «parler de tout de plein de choses de sa vie personnelle», et en annonçant fièrement : «Je suis sorti de la douche. Je suis présentement en peignoir.»

«Lancer un nouveau festival, c’est un gros danger. Mais il faut vivre dangereusement. Sinon, le seul risque qu’on prend dans la vie, c’est s’acheter un plus gros forfait illico.» – Paul Sèxe

Mais s’il se raconte à nous en mode boudoir, c’est plutôt dans un salon que l’idée du Dr. Mobilo Aquafest est née. Plus précisément lorsque Guillaume W., Paul S. et plusieurs amis humoristes, habitués des tournées, des shows dans les bars et des éventuelles apparitions dans les festivals populaires, se sont rendu compte qu’ils faisaient «face aux mêmes embûches». Que le poète Paul résumerait par une expression: «la grosse machine de l’humour». «On s’est alors dit : on ne va pas juste rester assis à chialer! On va aller de l’avant! Et… avancer!»

Avancer «sans sortir les millions de dollars» ni faire appel «à des producteurs qui s’en mettent largement dans les poches pendant que les artistes ont de la misère à se payer leur passe Opus». Ainsi, outre permettre à la bande de jeunes humoristes d’éventuellement s’offrir un mois de transport en commun, ces quatre jours de festivités dont ils tiennent les commandes se dérouleront selon leurs propres règles. Comme le souligne P. Sèxe de sa voix suave : «Personne ne va jeter un œil sur le contenu!»

Et ce contenu, il scintille de matériel inédit. Paul et Tony n’ont pas un, mais bien deux shows de stock nouveau à l’horaire. Dont un placé sous le signe de l’impro de tounes et du Rock danger (du nom de leur nouvel album). «On aimerait que les gens amènent leurs instruments pour jammer avec nous. On va inventer des nouveaux singles en direct, on va faire des covers. On va s’amuser en gang.» Malheureusement pour les fidèles, le duo ne ramènera pas son «side-project» Tubarpe, dans lequel l’un jouait du tuba pis l’autre de la harpe. «Je n’ai plus l’oreille que j’avais, s’excuse Paul. Et Tony refuse catégoriquement de toucher à son tuba depuis qu’il a eu un accident. C’est trop coupant pis dangereux.»

Pour compenser, ils vont «peut-être faire de la peinture», éventuellement «de la sculpture», et ils «invitent les gens à venir vêtus. Ou non.» La chance. Même pas besoin de sortir votre costard pour assister aux folies de T. et P. ou au grand gala qui lancera le festival mercredi, au Rialto. Un gala durant lequel plein de choses risquent de se produire, et «plein d’énormités» de se dire. Ce qu’il n’y aura PAS? Pour sûr? «Un décorum trop lourd, des billets à 125 piasses, des humoristes qui font juste cinq minutes au micro et Éric Salvail qui descend du plafond en jet-pack», promet Paul. «Ça va être très anarchique, s’enthousiasme à son tour Guillaume Wagner. Ça va peut-être durer trois heures! Ça va être vraiment le fun! Ou catastrophique! Mais ça ne nous dérange pas. On voulait juste proposer autre chose.» Notons que Wagner lui-même proposera «autre chose». À savoir, du nouveau matos, inspiré par l’écrivain italien Alessandro Baricco et son essai sur Les Barbares qui tuent la culture (et qu’il a affectueusement rebaptisés pour les besoins de la cause «des douches»). «Je vais parler de tous ces gens qui sont en train de “scraper” ce qu’il y a de beau dans le monde : la littérature, les restaurants, le cinéma en se l’appropriant et en l’abaissant à leur niveau.»

Merci Doc Mobilo de l’élever.

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Du 16 au 19 mars

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