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TLMEP: Rozon se mêle de tous les débats

Photo: Radio-Canada

Gilbert Rozon s’est mêlé de tous les débats à Tout le monde en parle (TLMEP) dimanche soir, dans une émission qui a traité de plusieurs controverses, dont les Panama Papers.

La semaine dernière, le monde a tremblé en apprenant qu’une fuite de 11,5 millions de documents confidentiels du cabinet d’avocats panaméen Mossak Fonseca détaillait des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore, dont les noms de personnalités politiques et de célébrités ayant des avoirs dans des paradis fiscaux, ce qu’on a nommé les Panama Papers.

Des journalistes d’enquête de partout dans le monde travaillaient sur ce dossier depuis plus d’un an, dont Frédéric Zalac, de Radio-Canada, qui, sur le plateau de TLMEP, a dit ne toujours pas savoir qui est à la source de cette fuite. «L’informateur doit se tenir assez tranquille ces jours-ci, mais ça va probablement entraîner d’autres fuites», a-t-il avancé, encore étonné par l’ampleur des révélations.

Le reporter a assuré d’un ton moqueur à l’animateur Guy A Lepage que son nom ne se trouvait pas dans la liste, ni celui de Gilbert Rozon, un des invités de l’émission.

Le recours à l’évitement fiscal n’est pas illégal, mais «forcément quand on se cache, c’est qu’on a quelque chose à cacher», a avancé le professeur et essayiste Alain Deneault, qui publiait vendredi un nouveau livre sur le sujet. Il s’est montré très critique envers nos gouvernements, qui autorisent «des transferts et des opérations qui sont contraires à l’esprit de la loi».

Alain Deneault a déploré que l’évitement fiscal prive l’État de revenus, et que les citoyens sont les grands perdants de ce système, puisqu’ils se retrouvent à payer plus d’impôts pour moins de services publics.

M. Deneault a aussi dénoncé que personne n’assume la responsabilité de cette situation. «Comme si les dieux avaient fait subir la foudre au peuple», a-t-il comparé.

Il y a alors eu de la tension sur le plateau, Gilbert Rozon s’étant mis à défendre avec conviction les avancées des 25 dernières années dans le monde. «Il y a quand même eu un progrès, il ne faut pas noircir ça au point que ça devienne une caricature», a-t-il soutenu.

Visiblement irrité par ces commentaires, Alain Deneault a cité le rapport de Oxfam qui rapporte que les 50 % les plus pauvres de la planète touchent à 1 % de la croissance. «Ce que je constate, c’est qu’il y a de la moisissure dans les écoles, qu’on coupe dans les services, qu’on ferme les centres de toxicomanie…» a énuméré M. Deneault, peignant un portrait sombre de l’État.

L'essayiste Alain Deneault et le journaliste Frédéric Zalac.

L’essayiste Alain Deneault et le journaliste Frédéric Zalac.

L’affaire Hamad

Quelle suite donner à ce qu’on appelle désormais l’affaire Hamad? La semaine dernière, l’émission Enquête révélait que le ministre Sam Hamad aurait été une source d’information stratégique pour Marc-Yvan Côté, récemment arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Après un séjour controversé en Floride, M. Hamad a abandonné ses fonctions de ministre le temps de l’enquête du commissaire à l’éthique.

Les analystes politiques Josée Legault et Sébastien Bovet ont exprimé des opinions divergentes. Selon Sébastien Bovet, M. Hamad a la volonté de rebondir. «S’il est blanchi, il devra être réintégré au conseil des ministres. C’est un gars qui ne lâchera pas», a-t-il affirmé. Josée Legault croit plutôt que la carrière de ministre de Sam Hamad est terminée.

Gilbert Rozon en a étonné plus d’un en demandant (deux fois plutôt qu’une!): «C’est quoi le problème d’aider une entreprise, qu’un chum appelle un chum?» Les deux analystes lui ont expliqué le passé de Marc-Yvan Côté et comment les démarches de l’entreprise Premier Tech, dont M. Côté était sur le conseil d’administration, ont été faites illégalement.

Sébastien Bovet a dit sentir de l’inquiétude chez les libéraux, qu’il a comparée à un feu sauvage «pas de l’amour!». «On ne sait jamais quand ça sort, mais quand ça sort, c’est pas beau! Et là on parle de trois éruptions très rapprochées», a-t-il imagé, faisant référence aux arrestations de l’ex vice-première ministre Nathalie Normandeau et de Marc-Yvan Côté par l’UPAC.

Culture

Made in France est un film dans lequel un journaliste infiltre une cellule djihadiste. Un film qui a été très difficile à produire, alors que la fiction a rencontré de façon troublante la réalité avec les attentats de Charlie Hebdo et de Paris. Au point où Nicolas Boukhrief et son équipe ont choisi de ne pas sortir le film en salle en France. Mais le réalisateur soutient qu’en sortant Made in France en vidéo sur demande, il pouvait rejoindre le public qu’il voulait toucher avec ce film: les jeunes.

François Morency n’aura pas le choix d’aborder le procès qui oppose Mike Ward et Jérémy Gabriel lorsqu’il animera le prochain gala des Olivier. Selon lui, la controverse autour de la blague de l’humoriste sur «le petit Jérémy» est «plus une question de morale personnelle que de débat légal.» Gilbert Rozon a acquiescé en avouant avoir peur d’une dérive vers un État totalitaire, «où on n’a plus le droit de dire certaines choses».

S’il devait remettre le prix du politicien le plus inspirant de l’année, François Morency le donnerait au candidat démocrate américain Bernie Sanders. «Il est la preuve que si tu parles intelligemment aux jeunes, que si tu adhères à leurs valeurs et que tu arrêtes d’être crosseur, ça devrait aider», a-t-il lancé sous une salve d’applaudissements.

Invité avec Adam Blanshay pour parler de Just for Laughs Theatrical, qui produit des comédies musicales, Gilbert Rozon a profité de sa présence sur le plateau pour inviter le public derrière lui à la première de Mary Poppins à Montréal. «Je vais faire freaker mon attaché de presse en disant ça», a-t-il blagué.

M. Rozon a mentionné à quel point les critiques peuvent faire mal à un spectacle dans un milieu où il y a une compétition féroce. «Il y a des millions en jeu, a-t-il rappelé. Et quand les médias de New York ou de Londres font une mauvaise critique, c’est fini. Ça tue un show.»

À ce sujet, la chroniqueuse Nathalie Petrowski a ajouté plus tard que «personne n’est jamais mort d’une critique. Un show, oui! Mais pas une personne. On la reçoit, ça dure 24 heures, on en revient», a-t-elle lancé d’un ton particulièrement animé, alors qu’elle s’apprête à recevoir des critiques pour son troisième roman, Un été à No Damn Good, dont elle a fait la promotion.

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