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Jamais Lu: le goût du risque

Photo: Mario Beauregard/Métro

Le Festival du Jamais Lu s’offre une 15e édition ouverte sur le monde, remplie de plaisirs ludiques et de découvertes dramaturgiques.

L’excitation est palpable dans le château fort du Jamais Lu. La jeune équipe dynamique de cet événement festif, qui célèbre cette année ses noces de cristal, a hâte de présenter les 47 auteurs d’ici et d’ailleurs qui se succéderont sur scène pendant neuf jours.

«C’est un bon moyen pour prendre le pouls de ce qui se dit présentement, explique en entrevue Marcelle Dubois, la fondatrice du Festival du Jamais Lu. Je pense que c’est fondamental pour le Québec de s’ouvrir à ces paroles francophones-là et de s’inscrire dans beaucoup plus large qu’une culture de résistance.»

La programmation audacieuse et éclatée propose comme toujours des textes bruts qui seront montés au théâtre dans les prochaines années et qu’on pourra découvrir avant tout le monde. Mais y figurent également une soirée d’ouverture où on débattra à la façon de l’émission Vendre ou rénover de classiques de Marcel Dubé et de Shakespeare, un bal littéraire enchanté, une réflexion sur les déclarations d’Edward Snowden, une classe de maître d’Evelyne de la Chenelière…

«Souvent, au théâtre, on a peur de ne pas comprendre, que ce soit élitiste ou loin de nous. Ici, il n’y a pas d’autres codes que d’écouter le texte avec de bons comédiens. Tu te fais raconter une histoire, et ça vient chercher ton cerveau d’enfant, ton cœur de spectateur dans sa plus simple expression.» -Marcelle Dubois, directrice artiste et générale du Festival du Jamais Lu

Artistes expérimentés et néophytes se côtoieront, devenant membres d’une seule et même famille. «C’est un risque de montrer ces textes de gens très jeunes dont c’est la première lecture, mais c’est ce que viennent chercher les spectateurs : de nouvelles voix… fait remarquer Sarah Berthiaume, codirectrice artistique aux côtés de Sébastien David, Annick Lefebvre et Marcelle Dubois. Ça a une valeur, même si ce n’est pas une valeur sûre.»

«Laissons à d’autres les valeurs sûres!» clame Annick Lefebvre en riant.

«Ce goût du risque est assez plaisant, car il n’existe pas beaucoup dans les milieux culturels», soutient pour sa part Sébastien David.

La curiosité sera donc de mise pour ces sélections où les coups de cœur de chaque programmateur ont eu le dessus sur le consensus. Un mot d’ordre qui semble animer le Festival du Jamais Lu depuis 15 ans.

«Au début, le festival avait presque une mission de résistance aux institutions, lesquelles faisaient très peu de place aux voix de la relève, se rappelle Marcelle Dubois. Leur ouverture au fil des années nous a permis de devenir un espace de paroles citoyennes ou de questionnements de la dramaturgie au sens plus large, et de nous décloisonner un petit peu… C’est une belle évolution!»

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La 15e édition du Jamais Lu
Aux Écuries jusqu’au 6 mai

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