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Attentat au Métropolis: la cause de Bain est remise

Photo: Dominic Bouffard

MONTRÉAL – Richard Henry Bain, qui fait notamment face à des accusations de meurtre prémédité et de tentative de meurtre, était de retour devant la Cour, vendredi, et son passage lui a de nouveau permis de livrer une prestation où il cherchait clairement à attirer l’attention. Il a une nouvelle fois réussi à faire reporter l’audience sans que les procédures ne progressent.

«Pourriez-vous dessiner un sourire sur mon visage s’il vous plaît?» a-t-il même lancé à un certain moment aux deux illustrateurs judiciaires qui assistaient à sa comparution, ajoutant qu’il lui arrivait de sourire.

Bain est soupçonné d’être l’auteur de l’attentat au Métropolis survenu lors de la soirée électorale du 4 septembre, à Montréal, au moment où la nouvelle première ministre du Québec, Pauline Marois, prononçait son discours de la victoire.

L’audience de vendredi devait permettre de déterminer s’il est apte à comparaître ou non. En décembre dernier, Bain avait refusé de rencontrer une psychiatre francophone, ce qui avait déjà nécessité de reporter sa cause à ce vendredi.

Cette fois, la Cour a reçu un rapport d’évaluation en français.

«Pourquoi est-ce que Pinel n’a remis ce rapport qu’aujourd’hui et en français? J’ai droit à des services en anglais», s’est-il exclamé.

«Il a des droits constitutionnels», a confirmé son avocate, Me Elfriede Duclervil, à l’issue de l’audience. «Il a le droit de s’exprimer en anglais, il a le droit qu’on lui parle en anglais, il a le droit de recevoir le rapport en anglais.»

Le juge Jean-Paul Braun a ordonné qu’une traduction soit remise aux parties d’ici mercredi prochain et les a convoquées à revenir devant lui vendredi prochain, le 18 janvier.

Bien que ce rapport n’ait pas été présenté à la Cour, Bain y a fait allusion en lançant: «le rapport dis que je suis apte à 75 pour cent mais la province peut se séparer du Canada avec 50 pour cent».

Me Duclervil s’est par ailleurs vue obligée de demeurer au service de Richard Bain jusqu’à nouvel ordre. Le juge Braun a en effet refusé d’acquiescer à sa requête de cesser de s’occuper de ce dossier. Déléguée par le service d’Aide juridique au début des procédures, Me Duclervil a déposé cette requête après qu’il eut été déterminé que Bain n’était pas admissible à l’aide juridique.

«Mon avocate est avec mois depuis quatre mois. Je suis fauché. Je n’ai pas d’argent», s’est alors exclamé l’accusé, qui a profité de la grande patience du juge Braun pour lancer un appel à l’auditoire pour que quelqu’un lui ouvre un site Web afin d’amasser de l’argent «pour me battre contre ce gouvernement».

Le magistrat a également recommandé que Richard Henry Bain demeure sous protection au centre de détention de Rivière-des-Prairies. Là encore, le juge s’est rendu aux arguments de l’accusé qui a dit avoir peur d’être agressé à nouveau s’il est transféré dans la section générale de la prison.

Avant de quitter la Cour, Bain a demandé que soit rendue publique l’entrevue qu’il a accordée à la station de radio montréalaise CJAD.

«Où est mon entrevue de 38 minutes à CJAD? Vous avez peur de la vision selon laquelle Montréal se séparera du Québec!», a-t-il lancé.

Richard Henry Bain fait face à 16 chefs d’accusation, incluant ceux du meurtre prémédité de Denis Blanchette, un technicien de scène âgé de 48 ans, de tentative de meurtre à l’endroit de son collègue gravement blessé Dave Courage, de voies de fait graves et d’incendie criminel. La Couronne a cependant indiqué que d’autres accusations pourraient être déposées.

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