Une occasion à saisir pour Nesterov

BROSSARD, Qc — Quand le Canadien a annoncé avoir mis la main sur le défenseur Nikita Nesterov du Lightning de Tampa Bay, jeudi dernier, plusieurs ont été surpris de voir que le directeur général Marc Bergevin n’avait pas eu à donner grand-chose pour obtenir le défenseur de 23 ans. Et ç’a éveillé quelques soupçons.

Prévoit-il retourner en Russie et jouer en KHL? A-t-il une bonne éthique de travail? Est-ce qu’il a sa place dans la Ligue nationale?

C’est vrai que le jeune défenseur Jonathan Racine et un choix de sixième ronde, ce n’est pas donner la lune pour obtenir un joueur qui a déjà disputé 26 matchs de séries éliminatoires malgré son jeune âge.

Mais le Canadien espère avoir réussi un bon coup en obtenant le Russe de cinq pieds 11 pouces et 191 livres.

«Le passé ne m’inquiète pas, a déclaré l’entraîneur-chef Michel Therrien après le premier entraînement de Nesterov avec le Tricolore, lundi. Je l’ai rencontré et je lui ai expliqué nos standards. Ses performances vont dicter nos décisions. C’est une belle opportunité pour lui.

«Il y a eu de belles histoires par le passé, des joueurs comme ça que nous obtenons et de qui nous soutirons le maximum. Nous espérons avoir fait la même chose.»

Cette saison avec le Lightning, Nesterov était réduit à un rôle de septième défenseur et il a même été employé comme ailier à quelques reprises à ses 35 matchs joués. Même s’il soutient que cette situation ne le dérangeait pas vraiment — «Je veux jouer, peu importe la position», a-t-il dit — il admet être heureux d’obtenir une deuxième chance de faire sa place dans la Ligue nationale.

«Je crois que c’est bon pour moi. C’est une nouvelle étape dans ma carrière», a dit celui qui aura récolté neuf buts et 19 aides en 119 rencontres avec le Lightning.

«Montréal est une belle ville, je me retrouve au sein d’une bonne équipe. C’est bien», a ajouté le nouveau numéro 89 du Bleu-blanc-rouge.

Si l’on inclut Alex Galchenyuk, qui est natif des États-Unis, mais dont l’héritage russe est bien senti, le Canadien compte présentement cinq Russes dans sa formation — les autres étant Alexander Radulov, Andrei Markov, Alexei Emelin et, bien sûr, Nesterov.

Si les Russes n’ont pas toujours la meilleure des réputations à travers la LNH, le Canadien ne semble pas craindre d’aller piger dans la cour de Vladimir Poutine. Mais il ne faut pas penser que c’est le résultat d’une planification précise de l’équipe, soutient Therrien.

«Ce sont les circonstances qui font en sorte qu’ils viennent ici, a rappelé Therrien. Ce n’est pas quelque chose que nous ciblons.

«Les gars semblent à l’aise au sein de notre organisation. Ils semblent à l’aise dans la ville. Nous espérons que ce sera la même chose (avec Nesterov). Tous nos Russes nous donnent du bon hockey.»

Nesterov, dont l’anglais est limité, a lui-même souri quand le sujet de la présence de ses nombreux compatriotes dans le vestiaire a été abordé lors de sa première rencontre avec les journalistes.

Markov aura certainement l’occasion de jouer les mentors avec son nouveau coéquipier.

«Lui, il est capable de communiquer en russe, a d’abord mentionné Therrien en rigolant au sujet du rôle d’encadrement de Markov. Mais c’est un gars qui est respecté par ses compatriotes. Andrei est là depuis longtemps et il a accompli beaucoup de choses avec son équipe nationale. On le voit aussi à travers la ligue. Pour chaque joueur qui arrive au sein de l’équipe, quand vous avez un Markov dans l’équipe, ça aide la transition.»

Markov a d’ailleurs pu donner un aperçu de ce que peut offrir Nesterov à l’équipe.

«C’est un bon jeune défenseur. Il patine bien. Il a un bon tir. Il fait une bonne première passe», a énuméré le vétéran âgé de 38 ans.

De son côté, Nesterov n’a pas voulu décrire son style, déclarant simplement: «Vous allez voir demain (mardi).»