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Les séries: une affaire de petits détails

Montreal Canadiens' Alexander Radulov celebrates after scoring the winning goal against the New York Rangers during overtime Game 2 NHL Stanley Cup first round playoff hockey action Friday, April 14, 2017 in Montreal. The Canadiens beat the Rangers 4-3 to tie the series at 1-1. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — En route vers une première victoire, vendredi soir, dans leur série quart de finale de l’Association Est qui les oppose aux Rangers de New York, les joueurs du Canadien ont marqué deux de leurs quatre buts alors qu’un rival — dont le gardien Henrik Lundqvist — devait se débrouiller sans son bâton. Ces coups du destin sont monnaie courante en matchs éliminatoires, et parfois ils peuvent mener une équipe vers les plus hauts sommets.

«Pour gagner en séries, ça prend du talent. Ça prend de la profondeur, car je n’ai encore jamais vu une équipe gagner 16 matchs avec le même alignement du début à la fin. Et ça prend un peu de chance aussi», a avoué Guy Carbonneau, qui a fait graver son nom en trois occasions sur la coupe Stanley, dont deux fois avec le Canadien.

Quand il parle de chance, l’ancien capitaine du Tricolore fait aussi allusion à des leaders qui évitent les blessures et à un parcours parsemé de surprises, qui ouvrent la voie à des équipes cendrillons.

Comme les éditions du Canadien avec lesquelles Carbonneau a remporté le championnat de la LNH.

«En 1986 et en 1993, des équipes bien meilleures que la nôtre avaient été éliminées, a-t-il noté. Mais en 1999, avec les Stars de Dallas, nous avions le meilleur club en saison et nous avions gagné», a aussi fait remarquer Carbonneau.

Selon de nombreux observateurs, la coupe Stanley est le trophée le plus difficile à conquérir dans le sport professionnel. La route vers les grands honneurs est, dans les faits, un éprouvant marathon, lors duquel chaque petite foulée peut semer la frénésie au sein d’une formation, ou causer le désarroi.

«L’écart entre une victoire et une défaite en séries éliminatoires peut être très mince», a souligné Vincent Damphousse, l’un des piliers de la dernière conquête de la coupe Stanley par une formation du Canada.

«En 1993, 11 de nos rencontres ont nécessité de la prolongation, et on a gagné les dix dernières. De plus, on avait perdu nos deux premiers matchs contre Québec. C’est la preuve que tu ne sais jamais comment ça va se dérouler pendant les séries.»

Serge Savard, qui occupait les fonctions de directeur général du Tricolore lors de cet inattendu triomphe, est d’accord avec Damphousse.

«En 1993, il y a tellement de petites choses qui auraient pu nous faire perdre. Je continue de dire, aujourd’hui, que si (Ron) Hextall n’avait pas gardé les buts pendant toute la série, nous n’aurions pas battu Québec. Mais nous avons commencé à gagner des matchs en supplémentaire, la confiance des joueurs a augmenté et nous avions un esprit d’équipe extraordinaire, s’est rappelé celui qui était surnommé ‘le Sénateur’.

«Tout le monde doit tirer dans la même direction», a ajouté Savard.

Mario Tremblay relate un incident qui tend à donner raison à son ancien coéquipier et directeur général.

«En 1986, notre équipe se dirigeait tout droit vers un mur. Les vétérans voulaient le départ de (l’entraîneur-chef) Jean Perron. Serge Savard avait décidé que Perron ne s’en irait pas. Bob Gainey a tenu une réunion d’équipe et a dit qu’il fallait arrêter de chercher des excuses et de se prendre en main en équipe. Ce ‘meeting’ a purifié l’atmosphère autour de l’équipe, on s’est pris en main et chacun a joué le rôle qu’il avait à jouer», a raconté Tremblay.

«La chose la plus importante quand tu entres dans les séries éliminatoires, s’est souvenu Tremblay, c’est que chaque joueur doit laisser son ego à la porte. Les leaders doivent être à la hauteur, c’est certain. Mais dans les séries, ça prend la contribution de tout le monde : les quatre trios, les six défenseurs, le gardien de but. Les matchs sont tellement serrés, il y a toujours des héros qui vont sortir. En 1993, Vincent Damphousse a été le meilleur marqueur du club. Mais un dénommé Paul DiPietro avait également contribué.»

Quant à Réjean Houle, qui a vécu la glorieuse époque des années 70, les séries éliminatoires sont, d’abord et avant tout, une question de vie ou de mort pour chaque équipe. Et à ses yeux, ça rend l’aventure encore plus enivrante.

«En saison, tu joues match après match, et tu veux ramasser des points. C’est un processus complètement différent. En séries, tu le sais, si tu ne veux pas être en vacances, il faut que tu gagnes tes matchs. Et pas la semaine prochaine, tout de suite.

«J’adorais ce contexte. Tous les joueurs aiment ça. C’est un ‘feeling’ incroyable.»

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