Soutenez

La CLASSE refuse de se soumettre à la loi 78

Photo: Yves Provencher/Métro

MONTRÉAL – La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) demande aux étudiants de poursuivre la mobilisation et se dit prête à faire face à d’éventuelles poursuites judiciaires déposées en vertu de la loi 78.

La coporte-parole de la CLASSE Jeanne Reynolds a indiqué lundi que l’association sera solidaire avec toutes les personnes poursuivies en vertu de la nouvelle loi spéciale du gouvernement Charest.

Elle a ajouté, lors d’un point de presse tenu à Montréal, que l’inaction était synonyme de complicité, et que de se soumettre à cette loi, c’était l’accepter.

«Nous assistons à un face-à-face historique entre le gouvernement et la jeunesse. En se soumettant, nous reconnaissons l’efficacité de sa répression, et le gouvernement gagne. S’il gagne une fois, il refera le coup assurément», a lancé Jeanne Reynolds.

«Des milliers de citoyens et citoyennes ont manifesté leur intention de défier la loi, mais aucune association n’avait eu le courage de parler en leur nom jusqu’à présent», a de son côté fait valoir le coporte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, ajoutant que la CLASSE endosserait désormais ce rôle.

Il a aussi précisé qu’il n’appelait pas les étudiants à commettre des gestes violents ou du vandalisme, mais bien à continuer de manifester en vertu des droits garantis par les chartes.

L’association étudiante a aussi mis en ligne lundi un site Web, «arretezmoiquelquun.com», pour que les citoyens puissent afficher publiquement leur intention de désobéir à loi 78, une loi qui «enfreint directement le droit de manifester et la liberté d’association des individus», indique-t-on sur le site.

Vers 23h30, lundi soir, plus de 2200 personnes avaient publié leur photo sur le site Internet.

«Si le gouvernement veut s’en prendre à la CLASSE, à ses élus et à ses porte-parole, il devra s’en prendre à ceux et celles qui signeront cette déclaration en ligne, disponible pour les forces policières», a souligné M. Nadeau-Dubois. Selon lui, cette liste très publique permettra de démontrer le caractère «absurde et inapplicable» de la loi, a-t-il dit.

Les porte-parole ont d’ailleurs indiqué qu’ils ne fourniront pas aux policiers l’itinéraire de la grande manifestation de mardi, qui doit marquer les 100 jours du mouvement de contestation étudiante. La CLASSE défie ainsi la loi 78, qui contraint les organisateurs d’une manifestation de 50 personnes ou plus de fournir le parcours aux policiers huit heures d’avance.

La manifestation, qui était déjà prévue depuis quelque temps, aura lieu à compter de 14 h à la place des Festivals à Montréal.

Les porte-parole de la CLASSE ont aussi annoncé qu’ils entameront des procédures devant les tribunaux, conjointement avec les autres associations étudiantes, pour faire invalider la loi 78.

«Le gouvernement utilise la peur pour réprimer la contestation, et il s’agit d’une méthode digne d’un régime autoritaire», a soutenu Mme Reynolds.

Ils demandent à toutes les associations membres de la CLASSE de poursuivre la grève jusqu’à la reprise des cours, au mois d’août. Une deuxième ronde d’assemblées générales sera alors tenue pour relancer la grève dès le début de la session d’automne, a mentionné M. Nadeau-Dubois, ajoutant que les «moyens nécessaires» seraient mis en place pour faire respecter les mandats de grève adoptés démocratiquement.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.