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Le DGÉQ aboutit dans la campagne électorale

MONTRÉAL – Après une première moitié de journée où ses principaux acteurs semblaient donner des signes d’essoufflement, la campagne électorale a repris du tonus samedi soir, d’une source inattendue : le directeur général des élections du Québec.

L’institution qui administre le système électoral de la province a été appelé à intervenir dans deux dossiers, dont un qui pourrait avoir des effets néfastes pour la Coalition avenir Québec.

En début de soirée, samedi, la CAQ a confirmé l’exclusion de trois de ses candidats en raison d’irrégularités dans les signatures amassées par Mario Gagnier (Soulanges), Sam Nassif (St-Laurent) et François-Carl Labonté (Westmount).

Lors d’un point de presse, François Legault a tenté de minimiser l’affaire, tout en critiquant la sévérité du DGÉQ et en n’écartant pas l’exclusion d’autres candidats. Il espérait aussi que le DGÉQ révise sa position, à défaut du quoi, la formation caquiste se retrouvera avec une liste de 122 candidats, au lieu de 125.

Il manquait des signatures aux trois candidats, a précisé en soirée la porte-parole du DGÉQ, Marylin Brochu, sans pouvoir fournir davantage de renseignements. Cela laisse cependant entendre que des signatures ont été invalidées.

Un peu plus tôt samedi, le DGÉQ avait dû réagir aux allégations voulant qu’un nombre inhabituellement élevé de demandeurs allophones et anglophones tentent d’obtenir le droit de vote aux élections du 7 avril, selon ce qu’avait révélé le site internet du journal Le Devoir, en matinée.

En entrevue à La Presse Canadienne, le porte-parole du DGE, Denis Dion, a estimé qu’il ne s’agissait pas nécessairement d’une tentative de fraude délibérée visant à gonfler les listes électorales.

«Il semble que ce soit un ensemble d’initiatives spontanées et individuelles, a indiqué M. Dion. Il y a peut-être, dans la présente période électorale, un enjeu qui interpelle ces gens-là et qui leur donne envie de s’impliquer dans le débat politique en exerçant leur droit de vote aux élections.»

La nouvelle a tout de même suffisamment inquiété le Parti québécois pour que Pauline Marois demande au chef du DGÉQ de se pencher sur cette affaire, samedi. Plus tard en journée, le PQ a convoqué les médias à un point de presse, dimanche matin, lors duquel Nicole Léger et Léo Bureau-Blouin feront le point sur le dossier.

Compétences

Les malheurs de la CAQ sont survenus le même jour où François Legault a plaidé qu’il était le seul des trois chefs à avoir les compétences pour gérer le Québec.

Selon lui, Pauline Marois et Philippe Couillard n’ont pas les compétences pour gérer le Québec parce qu’ils sont respectivement travailleuse sociale et médecin.

«J’ai de l’expérience dans le redressement (d’entreprises), et je crois que pour être capable, au Québec, d’avoir un vrai plan de redressement, c’est mieux d’avoir un comptable, un entrepreneur, un gestionnaire, que d’avoir une travailleuse sociale ou un médecin.»

Il s’est défendu d’être méprisant envers ses adversaires. Il estime qu’il ne fait que décrire une réalité. Il a affirmé que le Québec a actuellement besoin d’un gestionnaire et entrepreneur.

De son côté, Philippe Couillard a enfourché de nouveau son cheval de bataille préféré lors de son passage dans Roberval, la circonscription du Saguenay-Lac-St-Jean où il a choisi d’être candidat.

En terre nationaliste, le chef libéral a nuancé ses propos au sujet de la souveraineté, affirmant que le Québec pourrait financièrement survivre. Toutefois, dans un autre souffle, il a ajouté que les conséquences économique seraient tout de même graves.

En observant que le Québec surmonterait les difficultés financières qui suivraient une déclaration de souveraineté, M. Couillard a répété une position déjà exposée par son prédécesseur, l’ancien premier ministre libéral Jean Charest.

«Oui, bien sûr, le Québec a les capacités de l’être, mais à quel prix?», a-t-il dit.

Il a tenu à rappeler que, selon lui, l’indépendance du Québec est inutile car les Québécois sont heureux et prospères dans le Canada.

«Si on était humiliés, opprimés, dans une situation dramatique, on pourrait prendre collectivement la décision de se passer de tout ça, a-t-il dit. On est un peuple libre, on est un peuple heureux, on est un peuple qui est en prospérité, en récupération, finalement, de la prospérité et de la modernité ici au Québec. Je ne vois aucune raison pour laquelle priver les Québécois de leur citoyenneté canadienne.»

Quant à Pauline Marois, elle a semblé craindre une certaine hémorragie des appuis à sa gauche.

La chef du Parti québécois (PQ) a même lancé un appel à la porte-parole parlementaire de Québec solidaire (QS) Françoise David pour qu’elle cesse de s’attaquer à elle et à sa formation.

Puisqu’elle se décrit comme souverainiste et progressiste, Mme David devrait épargner le PQ qui est animé des mêmes valeurs, a soutenu Mme Marois en conférence de presse à Notre-Dame-du-Portage, dans le Bas-Saint-Laurent.

En cherchant à discréditer le PQ sur toutes les tribunes, la candidate solidaire de Gouin accentue le risque d’une victoire libérale, a fait valoir la chef péquiste.

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