Un débat sur l’éducation sans le PQ et le PLQ

Les deux principaux partis, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec, ont brillé par leur absence lors d’un débat sur l’éducation tenu à l’UQAM, lundi soir.

Tandis que le ministre sortant de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, a annulé sa présence au débat à la dernière minute, le Parti libéral du Québec a pour sa part décliné l’invitation de la radio étudiante de l’UQAM, CHOQ.

Ce sont donc les candidats de la Coalition avenir Québec (CAQ), Carl Dubois, d’Option nationale (ON), Alexandre Lavallée, et Alexandre Leduc, de Québec solidaire (QS), qui se sont affrontés. Les trois candidats ont discuté de sujets qui n’ayant pas occupé une place prépondérante dans la présente campagne, notamment les droits de scolarité, la mobilisation du vote des jeunes, le financement des universités et la rémunération des stages.

Le candidat de la CAQ dans Rosemont, Carl Dubois, a rappelé que son parti est en faveur de l’indexation des droits de scolarité à l’inflation, soit environ 3% par année, la même mesure est proposée par le PQ et le PLQ. Les candidats d’ON et de QS prônent plutôt la gratuité scolaire. Alexandre Leduc, qui se présente pour QS dans Hochelaga-Maisonneuve pour une deuxième fois, a précisé que son parti compte effectuer une implantation progressive du système gratuit. «C’est possible, c’est une question de choix de société», a-t-il fait valoir, ajoutant du même souffle qu’un tel système coûterait 750M$ annuellement.

Pour mobiliser le vote des jeunes, le candidat d’ON dans Jean-Talon, Alexandre Lavallé, croit qu’il faut sortir de «la langue de bois et cesser d’assommer les électeurs avec des phrases vides et des chiffres mis hors contexte». La CAQ propose d’offrir aux jeunes adultes plus de positions décisionnelles dans les lieux de pouvoirs gouvernementaux. QS croit que le sujet de l’environnement interpelle grandement les jeunes électeurs. «Notre objectif de s’affranchir du pétrole d’ici 15 ans séduit grandement les électeurs», a lancé M. Leduc.

Les trois candidats ont déploré le sous-financement des universités. Le candidat caquiste a indiqué que son parti souhaite l’abolition des commissions scolaires et une gestion plus efficiente des lieux d’enseignement supérieur. M. Leduc, de Québec solidaire, a déclaré que le financement actuel est suffisant, mais mal géré. Le candidat d’ON a mentionné qu’il faut un financement représentatif des groupes linguistiques. «En ce moment, les universités anglophones reçoivent 30% du budget, tandis que les groupes anglophones et allophones représentent moins de 20% de la population», a souligné M. Lavallée. Ce dernier a d’ailleurs déploré que 60% des médecins formés à l’Université McGill quittent le Québec.

Les candidats d’ON et de QS se sont dits en faveur d’instaurer des législations pour que les stages étudiants soient rémunérés. «On s’entend, les étudiants sont plus qu’une cheap labour, il faut que ça change. Si tu travailles, tu dois être rémunéré», a tranché le candidat solidaire, M. Leduc. Le candidat caquiste n’a pas pu préciser la position officielle de son parti, bien qu’il se soit montré ouvert à une certaine forme de rémunération.

Ils ont dit:

• «On a parfois l’impression que Québec solidaire ce sont des câlinours qui promettent plein d’argent partout!» -Carl Dubois, candidat de la CAQ dans Rosemont
• «Si on ne gagne pas cette bataille, il n’y a pas d’avenir pour nous et nos enfants.» -Alexandre Leduc, candidat de QS dans Hochelaga-Maisonneuve, qui croit que la diminution des gaz à effet de serre est un enjeu au cœur des préoccupations des jeunes électeurs.
• «L’impossibilité de la souveraineté est un mythe, c’est causé par une culture de la peur qu’il faut cesser d’entretenir. La souveraineté, c’est un combat qui vaut la peine d’être mené» – Alexandre Lavallée, candidat d’Option nationale dans Jean-Talon