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La violence faite aux femmes par des femmes

Photo: Getty
Elisabeth Braw - Metro World News

Plus sourde, moins documentée, la violence faite aux femmes par des femmes augmente. Les gangs de filles et les femmes au foyer qui exploitent leurs employées sont deux exemples de ce phénomène.

Une guerre fait rage au Cap, en Afrique du Sud. Des filles sont poursuivies, menacées et attaquées avec des couteaux et des tournevis. Et les auteures de ces méfaits sont d’autres filles.

Les gangs féminins du Cap s’appellent les Vatos Babes, les Voora Babes, les Black Bitch on Board (BBOD), les Black Bitch Under Cover (BBUC), les Fait Babes et la Mandonsela Company (MDC). «Elles cachent des armes dans leurs sacs d’école, espionnent des gangs rivaux et se battent comme des garçons», a expliqué une adolescente de 17 ans au site de nouvelles sud-africain IOL. Au cours d’un récent incident, une fille des Vatos Babes a été attaquée tandis qu’elle rentrait chez elle. Cependant, comme ses parents ignorent qu’elle fait partie d’un gang, elle n’a pas rapporté l’agression à la police.

Dans d’autres pays, des femmes s’en prennent à des femmes avec la même férocité. À New York, les Bad Barbies opèrent dans le Bronx. À Ciudad Juárez, au Mexique, des femmes occupent des positions importantes dans les cartels de la drogue. Et au Guatemala, les gangs féminins recrutent des membres et rançonnent leurs victimes. «Il n’existe pas de statistiques fiables au sujet du nombre de femmes qui appartiennent à ces groupes, mais dans certains quartiers, ça peut atteindre 40 %, explique Chitra Raghavan, professeure de psychologie au John Jay College Of Criminal Justice, à New York. «Les bandes de filles assument des travaux auxiliaires, comme le transport des armes et de la drogue, et ne commettent pas de délits à la même fréquence que les hommes.»

Une forme bien différente de violence entre femmes se répand au Proche-Orient : l’esclavage domestique. «Les travailleuses se font confisquer leur passeport par leurs employeuses, qui les empêchent ensuite de sortir, retiennent leur salaire et leur infligent des mauvais traitements», rapporte Rola Abimourched, coordonnatrice de programme au KAFA (enough) Violence & Exploitation, un organisme venant en aide aux femmes victimes de violence à Beyrouth, au Liban.

«L’employeuse est en général la coupable. Elle est responsable du ménage et éprouve souvent l’obligation de montrer à son mari qu’elle maîtrise ce qui se passe dans la maison. Parfois aussi, le mari se montre amical avec la travailleuse domestique, ce qui suscite d’autres types de tensions.» Aline Skaf, la femme de Hannibal, un des fils de Mouammar Kadhafi, aurait ainsi torturé la bonne d’enfants du couple, Shweyga Mullah, en lui versant de l’eau bouillante sur la tête.

Les choses se passent un peu mieux pour les filles qui appartiennent à un gang : elles sont en effet autorisées à quitter la bande quand elles tombent enceintes. En fait, remarque Mme Raghavan, «une fille qui veut sortir d’un gang s’arrange pour tomber enceinte».

Villes
Les points chauds de la violence féminine :

  • Le Cap : gangs de filles
  • New York : gangs de filles
  • Colombie : filles soldates des FARC
  • Liban : femmes abusant de domestiques
  • Jordanie : femmes abusant de domestiques

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