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Les féministes sortent du placard sur Internet

Photo: Archives Métro
Mélanie Marquis - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Réalisatrices, metteures en scène, artistes de tous horizons et simples citoyennes ont répondu à l’appel de la jeune militante Léa Clermont-Dion en «osant s’afficher féministes» sur Internet.

Sur le site «Les féministes», mis en ligne dans le cadre de la Journée internationale des femmes, une trentaine d’entre elles ont réaffirmé leur engagement envers la cause en répondant à une ou plusieurs questions.

«Je mijotais l’idée depuis l’automne alors que la saga (du groupe punk) Pussy Riot faisait la une! À la base, je voulais créer un groupe de support aux féministes russes. Finalement, j’ai imaginé une plate-forme très simple et plus générale», explique Léa Clermont-Dion dans un échange de courriels avec La Presse Canadienne.

Les réalisatrices Anaïs Barbeau-Lavalette, Anne Émond et Paule Baillargeon, la metteure en scène Brigitte Haentjens et l’animatrice Pénélope McQuade font partie de celles qui se sont prêtées à l’exercice en développant sur ces sujets par écrit.

Ces femmes s’affichent fièrement, mais pourtant, l’une des théories mises de l’avant sur le site Internet est que l’on assiste à la marginalisation du féminisme.

«Je crois qu’on tente surtout de le marginaliser, précise Mme Clermont-Dion. Autour de moi, j’entendais souvent un discours dominant affirmer que les féministes étaient peu nombreuses. J’ai voulu démontrer le contraire.»

La jeune femme, qui a réalisé l’an dernier un court métrage sur le thème de la prostitution («Sandra»), dit poser un regard différent sur le mouvement féministe québécois depuis qu’elle a traversé l’Atlantique afin de poursuivre ses études en sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Paris.

Les Québécoises ont une longueur d’avance sur leurs semblables de l’Hexagone, analyse-t-elle, mais cela n’enlève rien au fait que la lutte pour conserver ces acquis n’est jamais vraiment gagnée.

«Ce ‘coming-out’ collectif est nécessaire (…) Le gouvernement à Ottawa a fait reculer le mouvement des femmes depuis un certain nombre d’années. Je pense que l’on doit s’affirmer. La bataille est loin d’être gagnée», a-t-elle plaidé.

Le site Internet «Les féministes» demeurera sur Internet pendant un an, confirme la militante, qui a pu compter sur la collaboration d’Élise Desaulniers dans l’élaboration et la gestion de la plate-forme.

D’ailleurs, depuis sa mise en ligne, le 5 mars, elle suscite un engouement indéniable, se réjouit l’étudiante âgée de 21 ans.

«Nous recevons énormément de témoignages depuis son lancement sur les médias sociaux hier (jeudi). C’est inspirant de voir qu’il y a autant de féministes qui s’assument.»

Ancienne membre du Conseil du statut de la femme, Léa Clermont-Dion est une féministe «assumée» depuis l’âge de 14 ans.

C’est une rencontre avec la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, qui l’a poussée dans cette voie. La députée de Gouin était alors présidente de la Fédération des femmes du Québec.

«Cette discussion avec cette grande femme aura certainement changé ma vision des choses», résume-t-elle.

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