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Système de placement: la CCQ admet des problèmes

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

MONTRÉAL – La pdg de la Commission de la construction du Québec, Diane Lemieux, a convenu, lundi devant la Commission Charbonneau, que son nouveau système de placement d’ouvriers avait connu quelques ratés depuis un an et pourrait déjà être amélioré.

«La CCQ applique le règlement qu’elle a. Et les modalités du fonctionnement du système de référence sont prédéterminées dans le règlement. C’est sûr qu’il peut y avoir des éléments a posteriori où on se dit ‘ça fonctionnerait mieux si le système était décrit de telle manière’, mais il est décrit de cette manière-là. C’est sûr qu’il y a des défis de mettre un règlement dans une ‘business’ de main-d’oeuvre et des règles d’affaires», a-t-elle admis.

Ce nouveau système de placement de main-d’oeuvre par la Commission de la construction a été mis en place en septembre 2013, après que le placement syndical eut été aboli par une loi. Officiellement d’ailleurs, il s’agit plutôt d’un système de référence de main-d’oeuvre et non de placement.

Mme Lemieux a carrément qualifié le placement syndical de «poison», affirmant que cela envenime les relations sur les chantiers.

Les débuts du système de placement de la CCQ ont été laborieux, selon certains témoins entrepreneurs déjà entendus par la commission. Les listes d’ouvriers qui sont transmises aux employeurs ne sont pas toujours à jour ou ne correspondent pas toujours aux habiletés précises qui sont requises. La juge France Charbonneau a elle-même interrogé Mme Lemieux en lui parlant des «ratés» du nouveau système.

D’ailleurs, un tableau déposé devant la commission fait état du fait que pour les trois premiers mois du système, de septembre à décembre 2013, seulement 5 pour cent des embauches déclarées étaient passées par le système de référence de main-d’oeuvre de la CCQ, soit 2441 sur 44 080.

De même, la CCQ sait que certains acteurs du milieu ont déjà trouvé des moyens de contourner le système. Mme Lemieux a elle-même cité des exemples, comme celui de quelqu’un qui, par téléphone, continue de référer ou placer des ouvriers sur un chantier mais sans avoir le permis maintenant requis.

Mme Lemieux a souligné qu’il y avait eu des améliorations au fil des mois, puisque le système était en voie de rodage. «D’ici quelques années, on fera le point. On ne peut pas changer une culture en criant ciseau; c’est une course de fond. Déjà, il y a des bonnes nouvelles: il n’y a pas eu de boycott. Tout le monde a participé.»

Il n’y a effectivement pas eu de boycottage de la part des organisations syndicales mais, fait à noter, les deux principales organisations contestent toujours devant les tribunaux la loi qui a aboli le placement syndical.

La présidente de la CCQ a également abordé la situation spécifique de la Côte-Nord, en répliquant plus particulièrement au représentant syndical de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord, Bernard Gauthier, qui provient de la section locale des opérateurs de machinerie lourde.

La situation de l’industrie de la construction sur la Côte-Nord est même meilleure que celle dans d’autres régions du Québec comme la Gaspésie ou le Saguenay_Lac Saint-Jean, a-t-elle noté.

Par exemple, les ouvriers de la Côte-Nord ont travaillé en moyenne durant 1100 heures par année comparativement à une moyenne de 966 heures pour les ouvriers de l’ensemble du Québec.

Et les ouvriers de la Côte-Nord qui travaillent sur la Côte-Nord ont enregistré 1000 heures à la CCQ comparativement à 600 pour les ouvriers provenant d’autres régions qui ont travaillé sur la Côte-Nord.

Sans même le nommer, elle a fait référence à plusieurs reprises à Bernard «Rambo» Gauthier, notamment en affirmant que la cause de se battre pour l’embauche régionale était certes «noble», mais que «la fin ne justifie pas les moyens».

Après la CCQ, la commission d’enquête a entendu le Contrôleur général de la Ville de Montréal, Alain Bond, qui a expliqué l’étendue de son mandat par rapport à celui du Vérificateur général et de l’Inspecteur général de la Ville de Montréal. Mardi elle entendra d’ailleurs le vérificateur Jacques Bergeron.

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