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Magnotta: les jurés regardent la vidéo du meurtre

MONTRÉAL – Les jurés du procès de Luka Rocco Magnotta sont demeurés de glace, jeudi après-midi, quand ils ont regardé la vidéo sanglante du démembrement du corps de Jun Lin.

Si on ne voit pas le meurtre être commis dans la vidéo, elle montre clairement Jun Lin avec la gorge tranchée.

Son corps est poignardé à plusieurs reprises avant d’être démembré. Un bras coupé est utilisé par l’agresseur pour se masturber.

Les jurés ont aussi vu un petit chien noir et blanc mâchouiller le torse de l’étudiant chinois.

Le dernier segment de la vidéo montre des photos de pièces coupées du corps et la tête tranchée de Jun Lin.

Âgé de 32 ans, Magnotta s’est avachi sur sa chaise et a baissé la tête pendant la diffusion de la vidéo.

Le juge supervisant le procès a ordonné une pause dans les procédures après la présentation de la vidéo.

Au cours des premiers jours du procès, les jurés avaient été avertis qu’ils verraient des preuves qui pourraient être troublantes.

Les jurés ont regardé la vidéo, certains ont pris des notes, tandis que l’un d’entre eux semblait brièvement détourner le regard. Dans les salles adjacentes, où était réuni le public et des représentants des médias, quelques personnes ont quitté leur siège.

Magnotta est accusé du meurtre prémédité et du démembrement de l’étudiant chinois Jun Lin, en mai 2012. L’accusé admet avoir commis les gestes qui lui sont reprochés, mais son avocat tentera de plaider l’aliénation mentale pour le disculper. La Couronne, elle, veut démontrer qu’il s’agit d’un crime planifié.

Il fait face à quatre autres chefs d’accusation: outrage à un cadavre, production et distribution de matériel obscène, utilisation de la poste pour envoyer du matériel obscène, et harcèlement criminel contre le premier ministre Stephen Harper et d’autres députés fédéraux.

Plus tôt jeudi, la policière qui a saisi la vidéo du meurtre sur Internet a témoigné.

Nadine Paoliello a déclaré qu’on lui avait demandé de télécharger des copies de la vidéo de 10 minutes, 22 secondes diffusée sur Internet sous différents noms, dont «Un fou, un pic à glace» (One Lunatic, One Ice Pick).

Mme Paoliello a brièvement décrit le contenu de la vidéo et elle a expliqué qu’elle avait reçu le mandat de trouver la personne qui l’avait publiée sur différents sites Internet spécialisés dans les vidéos sanglantes. Elle devait aussi tenter d’en apprendre plus sur Magnotta, qui était très actif sur les réseaux sociaux.

Selon la policière, YouTube et deux sites spécialisés dans le contenu sanglant ont retiré la vidéo après une demande de la police de Montréal. Un site établi à Edmonton a refusé d’obtempérer, mais la police n’a pas poursuivi ses démarches, puisque des collègues de l’Ouest faisaient eux aussi enquête.

Mme Paoliello n’a néanmoins pas pu retracer la première personne à avoir mis la vidéo en ligne. La piste de YouTube a permis de remonter à un certain Alan Ford ayant une adresse courriel britannique. «Non, je n’ai pas trouvé qui était derrière la vidéo, cela a pris fin avec l’adresse courriel d’Alan Ford», a-t-elle dit. La policière cherchait aussi à en apprendre davantage sur Magnotta, qui était très présent sur les réseaux sociaux. Elle a trouvé au moins 20 comptes Facebook à son nom. «Je ne savais pas quel était le bon compte, celui qui aurait pu faire progresser l’affaire.»

En début de journée, un employé de la poste a déclaré devant le tribunal que Magnotta avait demandé un échange de boîtes postales le 25 mai 2012, car elles étaient trop petites pour ce qu’il souhaitait envoyer.

Tomokazu Lee travaillait au comptoir de Postes Canada dans une pharmacie de l’ouest de Montréal.

M. Lee a déclaré au jury qu’il se souvenait de Magnotta parce qu’il s’était présenté au comptoir deux fois cette journée-là: d’abord pour échanger les boîtes, puis en début de soirée pour envoyer les paquets.

Sur les bandes de surveillance de la pharmacie, on peut voir Magnotta remettre deux boîtes qui contenaient des membres de Jun Lin.

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