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Magnotta: les dossiers médicaux étudiés

Photo: Graham Hughes / La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Une psychiatre qui a évalué la responsabilité criminelle de Luka Rocco Magnotta dans le meurtre et le démembrement de Jun Lin estime que l’accusé souffre réellement de schizophrénie et qu’il n’a pas feint ses symptômes pour éviter des accusations.

Dans son témoignage au procès pour meurtre de Magnotta, lundi, Marie-Frédérique Allard a indiqué avoir parcouru ses volumineux dossiers médicaux, qui laissent croire que l’accusé souffre de schizophrénie depuis longtemps. Il aurait donc été difficile, selon elle, de simuler ces symptômes sur une si grande période de temps.

La Couronne allègue que Magnotta avait joué la comédie lorsqu’il était détenu dans une prison allemande.

Mme Allard a réfuté cette idée, plaidant que Magnotta était un cas classique de schizophrénie. Selon elle, ses réponses divagantes dans la prison témoignent de symptômes qu’il avait déjà éprouvés auparavant, soit la paranoïa, le fait d’entendre des voix et la peur d’être attaqué.

Elle a précisé que Magnotta avait suivi l’«évolution classique ou typique» d’un jeune homme qui souffre de cette maladie mentale.

La psychiatre légiste avait déjà affirmé, auparavant, qu’elle croyait que Magnotta souffrait de schizophrénie et qu’il était dans un état psychotique lorsqu’il a tué sa victime en mai 2012.

La docteure Allard a souligné que même si l’accusé savait ce qu’il faisait, il n’était pas capable différencier le bien et le mal.

Magnotta a admis avoir tué l’étudiant chinois de 33 ans, mais a plaidé non coupable pour cause d’aliénation mentale.

La Couronne croit que l’accusé a tué consciemment et délibérément M. Lin.

Les rapports, qui datent de 2001, suggèrent que l’accusé croyait souvent être espionné par d’autres personnes, qu’il entendait des voix et qu’il ne prenait pas assidûment sa médication visant à traiter sa schizophrénie.

Magnotta était souvent rencontré par des psychiatres alors qu’il vivait en Ontario, incluant le docteur Thuraisamy Sooriabalan, qui l’a suivi de 2002 à 2008. Pendant cette période, il a été hospitalisé quelques fois et il faisait même partie d’un groupe de patients aux prises avec la même maladie.

Selon le rapport du docteur Sooriabalan, Magnotta n’avait jamais été violent et n’était pas dépendant à l’alcool ou à des drogues.

Magnotta a cessé de voir un psychiatre sur une base régulière en juillet 2010.

Après 2010, il a été enregistré dans deux hôpitaux, un à Miami et un à Montréal, celui-ci seulement un mois avant le meurtre de Jun Lin. Lors de ces visites, Magnotta n’a pas avoué souffrir de schizophrénie et il ne s’est fait prescrire aucun médicament.

Le témoignage de Mme Allard se poursuit mardi.

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