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Pont Champlain: savoir-faire local ou étranger?

Photo: Métro

Un concours international, c’est bien beau, mais ne devrait-on pas faire appel à la créativité et au savoir-faire québécois ou canadiens pour concevoir le pont Champlain? «On a ce savoir-faire ici, au Québec et au Canada. L’ingénierie québécoise est une des plus connues du monde», affirme Francis Villeneuve, directeur des communications et des affaires publiques à la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud.

En plus d’avoir une main-d’œuvre qualifiée, la province regorge de ressources. «On est le plus grand fabricant d’aluminium. Au moment où on entend parler du Plan Nord et de tous les minerais qu’on a ici, dans le sous-sol québécois, pourquoi ne pas s’en servir à bon escient? Ça pourrait être une preuve de ce qu’on est capable de réaliser au Québec. Bombardier n’est pas devenu Bombardier pour rien», argumente M. Villeneuve. «Le ministre Lebel nous a rassurés cet hiver en nous disant que nous avons le savoir-faire au Québec et au Canada pour construire un pont», continue-t-il.

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La confiance des Québécois envers le milieu de la construction a été ébranlée après le dévoilement du rapport Duchesneau sur la collusion dans le monde de la construction en septembre 2011. Plusieurs firmes de génie-conseil ont été montrées du doigt dans la dernière année. Est-ce que cela pourrait compliquer la réalisation du pont Champlain? «L’heure est au nettoyage au Québec dans ce secteur-là, mais ce n’est pas toutes les firmes qui sont ciblées. Il ne faut pas s’arrêter à ça. Il va y avoir du ménage, et ceux qui ne sont pas de bons citoyens corporatifs vont payer le prix et laisseront leur place au génie créateur que l’on a ici», croit M. Villeneuve.

Jules Houde, professeur associé à l’École Polytechnique de Montréal, ne pense pas que les soupçons de corruption pourraient faire en sorte que le gouvernement décide d’opter plutôt pour une firme étrangère. Mais si le concours est ouvert à l’international, cela pourrait désavantager les entreprises nationales. «Plusieurs firmes étrangères ont les reins financiers plus forts que nous. S’ils soumissionnent, ils risquent fort d’avoir le contrat, car ils ont les meilleurs prix.»

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