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Les «soeurs volantes» promettent d’offrir tout un spectacle aux Jeux de Sotchi

Photo: La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le ski est depuis longtemps une activité familiale chez les Dufour-Lapointe. Pour les parents, Johanne Dufour et Yves Lapointe, c’était une façon de profiter de la compagnie de leurs trois filles dans le cadre d’une activité agréable pendant l’hiver.

Ils étaient loin de se douter que le ski mènerait un jour Maxime, Chloé et Justine jusqu’aux Jeux olympiques. Les “trois soeurs volantes” seront à Sotchi le mois prochain pour y disputer l’épreuve des bosses en ski acrobatique.

L’aventure a commencé tout bonnement lorsque Maxime, l’aînée alors âgée de 12 ans, a assisté à une compétition de bosses d’un ami d’enfance. Elle a été conquise surtout par les sauts et a voulu essayer. Et comme c’est souvent le cas chez les enfants doués sur le plan athlétique, il n’a pas fallu longtemps avant qu’on la remarque et qu’elle se mette à la compétition. Ses soeurs n’ont pas tardé à l’imiter.

Si elle a ouvert la voie à ses frangines, Maxime, aujourd’hui âgé de 24 ans et reconnue comme l’une des meilleures du circuit international dans l’exécution de ses sauts, aura finalement mis plus de temps pour atteindre son plein potentiel.

Mais jamais n’a-t-elle douté qu’elle parviendrait un jour à se hisser parmi les meilleures.

“Oui, j’ai connu des moments plus difficiles, reconnaît-elle. Comme athlète, c’est normal d’avoir parfois des doutes par rapport à soi-même. Je suis une fille analytique et j’aime comprendre les choses. Aujourd’hui, j’ai compris le ski de bosses et, une fois que je comprends quelque chose, je ne reviens plus en arrière. Ça été plus long pour moi mais l’important c’est d’y être arrivée.”

Si elles rivalisent l’une contre l’autre en compétition, la fibre familiale est tissée serrée chez les soeurs Dufour-Lapointe.

“On voit ça comme un avantage de compétitionner toutes les trois dans la même discipline, jure Justine, 19 ans, actuellement deuxième au classement de la Coupe du monde derrière l’Américaine Hannah Kearney. Nous sommes soeurs depuis toujours et pour nous c’est normal de skier, de compétitionner ensemble. On s’en sert comme d’une force.”

“Leur présence me procure un sentiment de sécurité, de réconfort, acquiesce Maxime. Je sais qu’elles ne se gêneront pas pour me dire la vérité. Nous n’avons pas peur de nous confronter quand il le faut. En le faisant, je deviens une meilleure athlète et il en va de même pour elles. C’est vraiment un processus d’apprentissage constant.”

Intensité
Des trois soeurs, seule Chloé possède l’expérience de la compétition aux Jeux olympiques — Maxime était présente à titre d’ouvreuse de piste à Vancouver. Elle était parvenue à se qualifier pour les jeux en 2010 à seulement 18 ans et elle avait causé la surprise en terminant cinquième.

“Ce que j’aime le plus de mon sport, c’est sa rapidité, commente Chloé. Une descente dure 30 secondes et il faut se surpasser à chaque fois. Chaque instant est intense, que ce soit dans l’absorption des bosses, dans nos sauts très techniques. Il faut aussi aller chercher de la vitesse tout en gardant notre technique. C’est ce qui contribue à ma passion, ce qui me pousse à continuer et m’incite à m’améliorer à tous les jours.”

Les trois soeurs ont su éviter les blessures sérieuses jusqu’ici même si elles reconnaissent que leur sport n’est pas sans danger.

“Notre père s’est montré alerte et il s’est informé sur les dangers de notre sport dès le début, confie Chloé. C’est la raison pour laquelle nous avons trouvé notre entraîneur avec lequel nous travaillons depuis 10 ans, Paul Gagné.

“On essaie de prévenir les blessures en s’entraînant fort, c’est la seule chose qu’on puisse faire.”

“Les dangers du sport font partie du sport et il faut l’accepter quand on décide d’en faire, ajoute Justine. Le seul moyen de prévenir, c’est l’entraînement physique.”

Les attentes seront élevées à Sotchi dans l’épreuve des bosses, où les athlètes canadiens ont brillé lors des deux dernières éditions des jeux. Alexandre Bilodeau a remporté l’or à Vancouver et Jennifer Heil, aujourd’hui à la retraite, y a décroché l’argent après avoir enlevé l’or à Turin quatre ans plus tôt.

Justine s’amènera à Sotchi en tant que médaillée de bronze des derniers championnats du monde et elle compte cinq podiums en six épreuves cette saison sur le circuit de la Coupe du monde, dont deux victoires. Chloé, pour sa part, est montée sur le podium à trois reprises et Maxime a obtenu son premier podium en carrière à Deer Valley plus tôt ce mois-ci. Une médaille olympique est donc à la portée de chacune.

Les trois soeurs se disent prêtes à faire face à cette pression.

“C’est le défi des Jeux olympiques et c’est pour ça que c’est ’cool’ les jeux, lance Justine. C’est pour ça que c’est aussi excitant d’y aller.”

“Tous les athlètes se sont préparés quatre ans pour cette journée et, comme nous, elles seront à leur top, renchérit Chloé. Tout le monde veut être à son meilleur ce jour-là. Nous avons 30 secondes pour offrir LA performance. Sur le circuit de la Coupe du monde, tu peux en échapper une et te reprendre la semaine suivante. Ce n’est pas le cas aux jeux.”

Une chose est sûre, les soeurs Dufour-Lapointe ont l’intention d’en mettre plein la vue à Sotchi.

“On promet un sacré ’show’ à Sotchi dont les Canadiens vont se rappeler longtemps”, promet Justine.

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