Soutenez

Les jeunes LGBTQ* ont leur «maison» au centre-ville

Photo: Denis Beaumont/Métro

L’Astérisk, le premier lieu de rencontre et de réseautage pour jeunes lesbiennes, gais, bisexuels, trans et queer (LGBTQ*) à Montréal, fêtera bientôt un an d’existence.

«C’est ici que j’ai beaucoup découvert qui je suis», estime Esteban, un jeune trans de 18 ans, membre du comité des jeunes de l’Astérisk.

Cet endroit de type «maison des jeunes» est situé dans le village gai, un pôle important, accessible et attrayant pour les jeunes qui veulent vivre leur homosexualité. Selon les coordonnatrices Hélia T.- De Mestral et Annie Savage, il y avait pour ces jeunes un grand besoin d’un espace de socialisation autre que les bars et les restaurants, où ils sont souvent poussés à consommer divers produits et substances. «Les jeunes découvrent une réalité dure dans le village. Il y a de la drogue et de la prostitution, et ils y sont vulnérables», a rapporté Mme Savage lors de la visite de Métro mardi.

Dans cette optique, l’Astérisk a ouvert officiellement, le 17 août 2013, en tant qu’espace sécuritaire et bilingue pour les jeunes de 14 à 25 ans, où l’alcool et la drogue sont proscrits. Mais surtout, c’est un endroit où ils peuvent poser leurs questions et exprimer leur identité sans craindre le jugement des autres.

«Dans mon centre jeunesse, c’était difficile de parler du fait que je m’identifiais comme lesbienne. Je subissais de l’intimidation. Certains disaient: c’est correct que tu sois lesbienne, mais ne me touche pas, a raconté Esteban. Maintenant que je m’identifie comme un gars trans, c’est encore plus complexe de me faire accepter, parce que les gens ne comprennent pas ce que c’est.»

En plus de subir des préjugés, plusieurs jeunes LGBTQ* sont isolés parce que leur identité ou leur orientation sexuelle n’est pas toujours acceptée par leur famille. «Ma mère et moi on ne s’entend plus à cause de ça. Mais l’Astérisk est un milieu de vie où je me sens chez moi», a confié Esteban.

Asterisk
En haut, de gauche à droite: Hélia T.- De Mestral, coordonnatrice, Iris Linares, employée de Projet 10, et Annie Savage, coordonnatrice. En bas, de gauche à droite: Laurie Pabion, stagiaire à la CJMLH, Esteban, membre du comité des jeunes, et Judith Lussier, l’une des porte-parole de l’Astérisk. / Denis Beaumont/Métro

Un lieu rassembleur
L’Astérisk regroupe plusieurs services, organismes et activités pour jeunes LGBTQ* dans un même lieu facile d’accès. Projet 10 offre une ligne d’écoute et des rencontres individuelles avec des intervenants. Jeunesse Lambda anime des discussions sur divers thèmes touchant de près ou de loin la communauté LGBTQ*. Le comité des jeunes organise diverses activités sociales, comme du karaoké, des piqueniques, des activités physiques et des party pyjama.

L’Astérisk ouvre aussi ses portes à tout groupe qui souhaite organiser un événement pour la jeunesse LGBTQ*. «Par exemple, Helem, un groupe de jeunes libanais, est venu faire un barbecue ici», a cité Mme T. – De Mestral. Environ 1 500 visites de jeunes ont eu lieu depuis l’ouverture, et le tout est coordonné par la Coalition jeunesse montréalaise de lutte à l’homophobie (CJMLH).

Les coordonnatrices veulent maintenant élargir les services offerts à l’Astérisk, notamment en offrant sur une base régulière des soirées pour les LGBTQ des minorités visibles et pour les jeunes trans. Elles cherchent aussi du financement stable à long terme.

Recherche de visibilité
L’Astérisk peut compter sur deux nouveaux porte-parole, la journaliste Judith Lussier et l’artiste drag queen Kama La Mackerel.

  • «J’ai été séduite par cette gang et sa volonté d’être inclusive et de ne pas faire vivre aux autres l’oppression dont certains d’entre eux ont été victimes», a affirmé Judith Lussier.
  • Un lancement pour le premier anniversaire de l’Astérisk aura lieu le 17 septembre, question de faire connaître davantage le lieu aux jeunes et à des partenaires potentiels.

Quelle est la signification du nom l’Astérisk?
L’Astérisk tire son nom de l’astérisque (*), signe qui est souvent utilisé dans le milieu LGBTQ* pour représenter l’inclusion de toutes les personnes, sans limite ou hiérarchie des identités. Voilà pourquoi un astérisque est ajouté à l’acronyme LGBTQ

L’Astérisk
1575 Amherst, Montréal
514-318-LGBT (514.318-5428)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.