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Le Noël d’Alep célébré à Cartierville

Photo: Collaboration spéciale/Stephanie Colvey

Au moment où le monde s’inquiétait des évacuations et du cessez-le-feu à Alep, des réfugiés syriens originaires de cette ville tentaient de renouer avec les fêtes de fin d’année dans un centre communautaire islamique, à Cartierville.

La rencontre intitulée Célébration de la lumière a été organisée le 17 décembre par le Centre communautaire Laurentien (CCL), dépendant de la Muslim association of Canada (MAC, association musulmane du Canada). Elle a rassemblé des représentants des trois confessions monothéistes.

«Nous décorions un grand sapin sur la place de l’église et tous les amis, voisins et parents de toutes les confessions se réunissaient pour cet évènement», raconte Gracia Deeb, une ancienne résidente d’Alep, réfugiée à Montréal depuis une dizaine de mois.

Pour illustrer son discours devant une centaine d’invités, des images d’Alep avant la guerre défilaient sur un écran.

«Il n’y a plus d’électricité à Alep et les gens utilisent des génératrices pour s’éclairer, dit Mme Deeb. Des résidents ont pu monter des décorations de lumières dans un seul bout de rue de la ville, tout le monde y a contribué, dit-elle. Quand on a allumé, les gens applaudissaient et pleuraient de joie.»

Ce témoignage, Mme Deeb l’a reçu de ses proches qui sont encore dans la ville martyre avec qui elle est en contact quotidiennement.

«Nous vivions en bonne entente et en fraternité, assure Souheil Mordjana, un autre résident d’Alep arrivé à Montréal il y a moins d’une année. Chrétiens, musulmans, juifs, Arméniens, tous célébrions les fêtes des uns et des autres.»

La ville a une histoire sept fois millénaire et il est naturel que des gens de toutes confessions s’y côtoient.

La rencontre qui a été initiée par le CCL et la Montréal City Mission (un organisme protestant) a permis de réunir des représentants des trois religions abrahamiques.
Cette année, la fête juive de Hanoukka, qui symbolise la résistance spirituelle du judaïsme face à l’assimilation grecque, la fête musulmane du  mawlid qui célèbre la naissance du prophète Mohamed et Noël se déroulent à quelques jours d’intervalle.

Tarik Zayed membre du conseil d'administration de la Muslim association of Canada (MAC, association islamique du Canada). Photo: Collaboration spéciale.
Tarik Zayed membre du conseil d’administration de la Muslim association of Canada (MAC, association islamique du Canada). Photo: Collaboration spéciale.

Une association canadienne
La Muslim association of Canada (MAC, association islamique du Canada) est l’organisateur de ce rassemblement. Cette organisation est souvent pointée du doigt pour ses liens suspects avec les Frères musulmans en Égypte

«Notre association est canadienne et n’est liée à aucune organisation à l’étranger», a indiqué Tarik Zayed, enseignant à l’université Concordia et membre du conseil d’administration de MAC.

Toutefois, l’organisation se réfère aux Frères musulmans d’Égypte et notamment à leur fondateur, Hassan Al Banna.

«Il y a beaucoup de réformateurs en Islam, précise M. Zayed. Quand nous avons étudié la pensée de Hassan Al Banna, on s’est dit, voici un homme dont les idées sont tirées des enseignements du prophète Mohamed et qui conviennent au monde d’aujourd’hui.» Pour lui cela ne constitue pas une relation organique avec l’organisation qu’il a créée.

«Nous avons adopté les idées de Hassan Al Banna, mais nous n’avons absolument aucun lien avec les Frères musulmans en Égypte», assure M. Zayed.

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