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Faut-il abolir les référendums municipaux?

Photo: Archives/TC Media

L’élimination des référendums municipaux souhaitée par le maire de Montréal, Denis Coderre, rappelle de douloureux souvenirs à Ahuntsic-Cartierville. Deux référendums survenus au cours des dernières années ont bloqué la réalisation de projets auxquels tenaient plusieurs citoyens.

La maison des arts et des lettres dotée d’une salle de spectacle de 350 places était un projet présenté par la Commission scolaire de Montréal. Elle devait être construite sur les ruines de l’ancien externat Sophie-Barat, détruit par un incendie en 1997.

Les ruines de l'externat Sophie-Barat sont livrées aux incivilités et aux mavaises herbes depuis des années. Photo: Archives/TC Media.
Les ruines de l’externat Sophie-Barat sont livrées aux incivilités et aux mavaises herbes depuis des années. Photo: Archives/TC Media.

Le référendum à son sujet, tenu en juin 2012, portait sur la hauteur de l’immeuble envisagé. Toutefois, dans les consultations publiques qui ont précédé, on avait surtout craint l’achalandage important dans un quartier résidentiel.

L’arrondissement a convoqué près de 500 résidents pour se prononcer sur le projet et 97 sur les 168 qui se sont présentés aux urnes ont refusé le projet. Depuis, les restes de l’ancien bâtiment sont livrés aux mauvaises herbes et aux graffiteurs.

Pourtant, au plus fort du débat, la maison des arts avait reçu l’appui de plus de 1000 citoyens qui avaient signé une pétition déposée à l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville ainsi que par de nombreux parents des écoles du quartier.

D’autre part, en 2015, une mosquée de la rue Legendre avait fait face à la vive opposition du voisinage. Le processus référendaire engagé a abouti à un rejet de la demande d’autorisation d’usage de lieu de culte. Le vote a eu lieu en juin 2016. Sur les 1117 résidents des rues contiguës à ce lieu de culte convoqués aux urnes, 291 personnes ont rejeté la résolution du conseil d’arrondissement, alors que 190 se sont montrées favorables.

Sans vouloir se prononcer sur l’abolition des référendums, Harout Chitilian, conseiller de Bordeaux-Cartierville et membre de l’Équipe Coderre, note l’effet négatif de ces deux consultations.

«Ces deux cas m’ont le plus marqué depuis que je suis élu. Dans le premier, on a refusé un lieu d’éducation et de diffusion culturelle et dans le second, on a menacé le vivre ensemble», souligne-t-il.

Pour Émilie Thuillier, conseillère d’Ahuntsic, élue de Projet Montréal, ce n’est pas les référendums qui sont en cause, mais la loi qui permet de les mettre en application.

«Montréal possède un zonage très morcelé et c’est pour cela que les référendums peuvent avoir un effet non désiré.»

L’opposition officielle dénonce la volonté du maire de Montréal d’abolir les référendums municipaux et craint que les grands projets immobiliers et industriels montréalais ne fassent plus l’objet d’une consultation publique par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

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