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Insalubrité: les inspecteurs ne sont pas la solution miracle

Photo: Archives/TC Media

La ville-centre va plus que doubler le nombre d’inspecteurs en salubrité. Si la nouvelle est accueillie avec satisfaction par les organismes communautaires, ils considèrent toutefois que cela ne va pas assez loin pour régler rapidement la question de l’insalubrité des logements.

Il y aura 30 inspecteurs embauchés par la Ville de Montréal pour s’attaquer au problème d’insalubrité des logements. L’administration municipale espère réaliser avec un tel effectif 100 000 inspections durant son premier mandat.

«C’est un pas dans la bonne direction, mais il y a encore des efforts à faire localement», indique Karina Montambault, coordinatrice communautaire au Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC). Mme Montambault sait de quoi elle parle.

Photo: Archives/TC Media

Son organisme a présenté il y a exactement une année son zoom sur l’insalubrité, synthèse d’une étude de 11 mois dans la zone de revitalisation urbaine intégrée (RUI) Laurentien-Grenet, à Cartierville.

L’enquête avait été menée auprès de 789 ménages et au moins 46% d’entre eux disaient vivre avec des problèmes de souris, de punaises de lits, de coquerelles, de moisissures ou d’absence de chauffage.

«Ce qui manque, c’est plus d’inspecteurs au niveau local, relève-t-elle. Les inspecteurs de la ville-centre pourront se pencher sur les cas lourds, c’est une bonne chose, mais il y aura toujours un besoin dans les quartiers qui est mal couvert.»

Pour Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, la hausse du nombre d’inspecteurs est assurément une bonne chose. Même si elle confirme que dans le processus habituel, l’arrondissement demande effectivement l’intervention des vérificateurs en salubrité de la ville-centre quand ses propres agents constatent des problèmes et qu’ils ont du mal à régler rapidement.

«Avec plus d’agents on va faire plus d’inspections et plus rapidement, dit-elle. La rapidité est importante, car l’insalubrité a des effets sur la santé mentale et physique.»

Appliquer les règlements
Outre les inspections, les organismes comme le CLAC demandent plus de célérité dans l’application des règlements pour exiger des propriétaires qu’ils effectuent les travaux.

«Nous allons revoir l’ensemble du dossier et s’inspirer aussi des meilleures pratiques dans le monde», observe Mme Thuillier.

Les règlements devraient être revus, mais cela devrait se faire plus tard. Mme Thuillier cite à cet égard le coût des inspections qui devraient être payées par les propriétaires récalcitrants. «Si on doit revenir plusieurs fois chez un propriétaire parce que les plaintes se multiplient, ce ne sera pas gratuit.»

Au-delà de ces ajustements, Mme Thuillier constate que l’administration précédente a surtout manqué de suivi rigoureux. «Avec plus d’effectifs, cela peut se faire et cela ne peut qu’aller mieux», assure-t-elle.

Du côté du CLAC on soutient qu’il faut aussi changer les façons de faire. «Si un inspecteur observe des coquerelles dans un logement et demande l’extermination, mais il faudrait étendre cela à tout l’immeuble sinon cela ne sert à rien.»

En attendant, le CLAC poursuit son étude zoom sur l’insalubrité et devrait bientôt pouvoir brosser un tableau encore plus précis de la situation.

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