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Sauver des fruits et légumes de la poubelle

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Andrew Liberio se destinait à une carrière de chef cuisinier avant de changer totalement de voie. Il a mis sur pied son entreprise d’économie sociale, la Fourmi verte, dont l’objectif et de sauver des fruits et légumes de la poubelle et offrir une saine alimentation, à bon marché, à tous.

Installé non loin de Marché central, il s’est donné une mission. «On nous dit que 30% de la production agricole au Canada va aux vidanges en même temps 10% de la population n’a pas accès à une saine alimentation. La solution est pourtant simple: il faudrait juste arrêter de gaspiller la nourriture», s’insurge-t-il.

Depuis le début de 2017, Fourmi verte veut transformer des aliments destinés à la poubelle parce qu’ils n’ont pas leur place sur les tablettes des épiceries (trop moches ou peu demandées par les consommateurs).

Une partie sera vendue pour assurer la survie de l’entreprise et l’autre partie sera donnée aux banques alimentaires.

Une première expérience a été tentée avec la Corbeille de Bordeaux-Cartierville. M. Liberio allait au Marché central les mardis soirs pour demander aux agriculteurs venus vendre leurs produits de prendre les surplus.

«On travaillait de minuit à 6h du matin. On pouvait récupérer plusieurs de tonnes de produits frais, mais il fallait savoir quoi en faire», relève-t-il.

La Corbeille fait une première transformation, lave, découpe et emballe les produits qu’elle distribue par la suite aux citoyens et organismes communautaires. Mais, la Fourmi verte veut aller beaucoup plus loin.

Un chef solidaire
Sa valeur ajoutée: le curriculum vitae de son fondateur. À 25 ans, il a déjà fréquenté plusieurs grandes cuisines. Au Québec, il est passé par le restaurant Chez Lévesque et au Toqué, après une formation au Cordon bleu, à Ottawa.

Il a également travaillé un an au Noma, au Danemark, classé plusieurs années de suite comme le «meilleur restaurant au monde», par Restaurant Magazine. De retour à Montréal, il a fait un DEC en sciences au cégep Vanier et a lancé une coopérative en service alimentaire.

Pour donner la mesure de ce qu’il peut faire, il a organisé un événement en novembre passé au restaurant montréalais Orange rouge.

«Juste après Halloween, on avait récupéré des dizaines de kilos de courges et de citrouilles, souligne Samuel Smeaton-Morejon, directeur des opérations de l’organisme. Récupérer des produits alimentaires représente plusieurs enjeux. Il faut être prêt à prendre tout ce qu’on nous propose.»

Liberio a réalisé un menu complet, de l’entrée au dessert, uniquement à base de cucurbitacées. «Andrew a préparé un lunch absolument superbe. Il y avait des soupes, des croustilles, des mousses, des sorbets, des dumplings, des gnocchis», raconte M. Smeaton-Morejon.

C’est ce savoir-faire que M. Liberio veut mettre à la disposition des banques alimentaires. Des premiers contacts sont en train de porter ses fruits, pour bien dire. L’organisme du Sud-Ouest Partageons l’espoir a enregistré avec satisfaction ses premières collaborations avec Fourmi verte.

«La transformation nous permet de conserver les fruits et les légumes (en conserve ou dans le congélateur) afin de les distribuer pendant les mois arides pour bonifier l’offre plus limitée», souligne Vanessa Girard Tremblay, coordonnatrice des programmes en sécurité alimentaire à Partageons l’espoir.

Andrew Liberio veut donner des outils et des connaissances aux organismes et utiliser leur cuisine en échange.

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