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Décrocher des gangs de rue

Invités par le Centre des jeunes de Saint-Sulpice, porteur du projet Leaders positifs, Stéphane Bergeron, ministre de la Sécurité publique, et Diane de Courcy, ministre de l’Immigration, ont présenté le 8 novembre, les organismes avec lesquels les deux départements travailleront pour lutter contre les gangs de rue.

C’est au centre communautaire, rue Laverdure, que les ministres ont présenté le projet aux médias. Le gouvernement Marois a prévu 19 millions $ pour la période de 2012 à 2015, consacrés à la répression et à la prévention ainsi qu’à la désaffiliation, pour aider les jeunes qui veulent quitter les gangs de rue.

Si la plupart des organismes se situent à Montréal, l’enveloppe de 1,25 million $ pour la période 2012-2013, provenant du partage des fruits de la criminalité, sera répartie sur les 23 projets de prévention de la criminalité chez les jeunes, actifs dans les régions de Québec, Sherbrooke, Gatineau, Rimouski, La Pocatière et Thetford Mines.

Ce qui a été présenté est la continuité du Plan d’intervention sur les gangs de rue qui couvre la période de 2011 à 2014, mis en place par le gouvernement Charrest.

Pour Diane de Courcy, la tenue de la conférence de presse dans son comté de Crémazie, « permet de dire que le quartier a la réputation de quartier paisible. Cela veut dire qu’on se prend en main, que nous avons des organismes qui font bien leur travail. » En tant que ministre de l’Immigration et députée d’une région où se côtoient plusieurs générations d’immigrants, elle insiste sur l’intégration et la lutte au décrochage scolaire pour prévenir la délinquance. « La condition économique des familles immigrante est déterminante, dit-elle. Elles pourront ainsi supporter leurs enfants et leur éviter les tentations. »

La question immigrante dans Crémazie apparaît à la députée comme quelque chose dont on doit se préoccuper davantage, elle avoue toutefois que dans le programme présenté, la problématique n’y est pas inscrite : « Je ne crois pas qu’on ait franchi ce pas. Nous allons le faire avec des organismes qui sont engagés de bonne foi », promet-elle.

Les leaders positifs de Saint-Sulpice

Le projet les Leaders positifs est né à la suite d’une fusillade qui a eu lieu dans les HLM du domaine Saint-Sulpice, en 2009.

Depuis 2010, chaque année, dix jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans sont repérés pour devenir des modèles positifs pour les plus jeunes. « Il s’agit d’être à contre-courant des processus que pourraient promouvoir les jeunes qui ont suivi la voie de la délinquance », explique Jonathan Latreille-Chevalier, directeur du Centre des jeunes Saint-Sulpice. Depuis sa mise en place, une trentaine sont passés par ce projet. Celui-ci bénéficie d’une subvention annuelle de l’ordre de 75 000 $, financés par l’arrondissement, le ministère de la Sécurité publique du Québec et l’office municipal d’habitation de Montréal.

C’est un intervenant psychosocial qui suit les personnes choisies. « Ce sont des profils à risques qui rejettent l’attitude délinquante », relève M. Latreille-Chevalier. Un consommateur de drogue ou d’alcool ne sera pas rejeté, mais accompagné pour s’en sortir. De la même manière qu’on aidera un autre à gérer sa colère. « Même celui qui boit de manière modérée, on lui demandera de faire cela discrètement et éviter de consommer dans la cour pour ne pas inciter les plus jeunes à faire de même », dit le directeur du centre des jeunes.

Les jeunes encadrés participent au sein de l’organisme à l’aide aux devoirs ou aux activités sportives ou culturelles. « Comme un prof ou un coach, ils deviennent des modèles auxquels s’attachent et se réfèrent les plus jeunes », commente M. Latreille-Chevalier.

Même s’il est difficile de quantifier les résultats de cette action, on observe selon M. Latareille-Chevalier une baisse sensible des appels au 911 pour des actes d’incivilité de violence ou de délinquance.

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