Recul du français
Mme De Courcy aborde la question de front: «Comment se fait-il qu’après une Charte de la langue française, après des recherches sur l’immigration francophone et suite à l’intensification des efforts de francisation, il y ait encore un recul du français?»
La ministre dit bien avoir quelques hypothèses, qu’elle confronte ces jours-ci alors qu’elle est en tournée au Québec. «Si le bon sens populaire laisse croire que la langue de travail influence grandement la langue parlée, mes observations des derniers jours tendent à confirmer ce constat», dit-elle.
Le recul enregistré serait donc d’abord causé par la langue d’usage au travail, devenant ensuite la langue parlée le plus couramment. «Cette problématique mérite d’être examinée sous toutes ses coutures, afin d’être sûr qu’il n’y ait pas d’automatisme dans le choix de la langue d’opération des entreprises. La protection du français passe nécessairement par son usage au travail», complète Mme De Courcy.
Il est normal qu’une compagnie ait des besoins en employés bilingues, notamment pour interagir avec ses clients, mais là où ça devient un problème, c’est quand «des entreprises exigent que l’anglais soit utilisé sur les lieux de travail», commente la députée de Crémazie.
Pour la ministre, il faut maintenant recueillir des données objectives qui permettront de valider ces observations. «Peu de données sont actuellement disponibles et il n’existe pas d’indicateurs gouvernementaux témoignant de ce recul, note-t-elle. Il faudra ensuite adopter une règlementation intelligente, c’est-à-dire qui évite l’application mur-à-mur, sans abdiquer. Il est dans notre responsabilité que le français perdure», conclut Diane De Courcy.