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Une grosse barbe et une tuque

Le Courrier poursuit cette semaine ses portraits de citoyens en rencontrant Léo Viger-Bernard, cet Ahuntsicois que vous croiserez peut-être dans l’un des parcs de l’arrondissement alors qu’il pratique son sport favori: la course à pied.

« J’ai commencé à courir durant l’hiver 2008-2009, peu après avoir été embauché à la coopérative de plein air, Mountain Equipment Coop. Là-bas, plusieurs de mes collègues utilisent leur vélo à l’année pour se déplacer. N’ayant que cinq kilomètres à parcourir jusqu’au travail, nettoyer mon vélo à chaque sortie hivernale aurait été plus long que le déplacement en soi. Je me suis dit que je pourrais aller travailler en courant », se souvient Léo.

En se disciplinant pour aller travailler au moins trois fois par semaine en courant, Léo est devenu un adepte de cette activité. « C’est un peu bizarre convient-il, peu de gens considèrent la course comme un moyen de déplacement, surtout en hiver! » Pour Léo c’était toutefois un choix logique, et ce, même sur le plan de l’équipement: « j’avais presque tout ce dont j’avais besoin. Il ne me manquait qu’une grosse barbe et une tuque pour ne pas avoir froid! Je me suis donc fait pousser une barbe et je me suis acheté une tuque » dit-il à la blague.

La pratique de la course à pied gagne en popularité depuis quelques années dans la métropole: les clubs de courses sont de plus en plus fréquentés, sans compter que l’activité jouit d’une bonne presse, notamment grâce à certains chroniqueurs passionnés de jogging.

Lorsque l’on demande à Léo d’analyser cette nouvelle vague d’adhésion, il raconte: « j’ai commencé à courir à peu près au moment où on observe cette démocratisation de l’activité, donc j’ai probablement le nez trop collé sur la chose. Par contre, on le constate sur le terrain qu’il a un réel engouement pour ce sport, qui au final, ne nécessite presque rien pour le partager, c’est un autre avantage ».

Toutefois Léo met en garde certaines personnes qui voudraient se mettre à la course pour pratiquer une activité physique: « Il faut bien se garder de considérer ce sport comme étant facile sous prétexte que courir, c’est naturel. Si ça fait 30 ans que tu n’as pas couru, par exemple, vaut mieux se renseigner sur les bonnes techniques », indique-t-il.

Être dans le bois, c’est bien

Même si Léo pratique aujourd’hui la course sur une vaste étendue de surface − dont sur piste, dans des épreuves de demi-fond −, c’est la course en sentier qu’il préfère et recommande à tous ceux qui désirent s’initier à l’activité. « On est choyé à Montréal grâce notamment au Mont-Royal, où, lorsqu’on quitte le chemin Homestead, plusieurs petits sentiers sont accessibles pour tous les niveaux. Mais à Ahuntsic il y a aussi sur l’Île-de-la-Visitation où, sans être des tracés techniques, il y a moyen de courir en plein air », recommande-t-il.

Courir en sentier change complètement la donne, estime Léo: « On coure moins vite, mais on travaille à plusieurs niveaux musculaires étant donné que le terrain est instable ». Par contre, pour le débutant, vaut mieux s’initier graduellement afin d’éviter les blessures, conseille-t-il par ailleurs. « Mais la beauté dans tout ça, c’est que plus quelqu’un va courir en sentier, plus il améliorera sa posture et la force de ses articulations. Bref ça améliore la forme en général en plus de casser la routine des coureurs sur route par exemple ».

À 29 ans, Léo est un hyperactif! Études à temps plein, implication intensive dans plusieurs projets, membre du club de cross-country de l’Université du Québec à Montréal, et conférencier à ses heures.

Même s’il juge que sa forme physique n’est pas au niveau où elle l’était l’an dernier, Léo philosophe: « Malgré mes objectifs plus compétitifs pour les prochaines années, j’aimerais pouvoir courir toute ma vie. Je prends exemple sur Ed Whitlock qui, à 81 ans, est le seul coureur de plus de 70 ans à avoir réussi un marathon en moins de trois heures. Plutôt que de me dire que je pourrais battre des records à 30 ans − bien que je sais que je n’y arriverais pas − j’aime mieux me convaincre que j’en battrai lorsque j’en aurai 90 », rigole-t-il.

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