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Le mystérieux Patrick Sénécal

Lafrenière-Cotnoir Mathilde - TC Media
Autant l’écrivain Patrick Sénécal possède un côté très sombre, autant il fait pouffer de rire l’auditoire et raconte avec passion sa vie d’auteur. De passage à Ahuntsic mardi dernier, il a su envoûter les spectateurs qui assistait à sa conférence au Café de Da.

La vraie vie d’écrivain, quoi!

Après 12 livres, deux films au cinéma, une série web et d’autres histoires entamées, Patrick Sénécal n’a plus à prouver rien à personne. «C’est merveilleux, ma vie est formidable. Mais il faut que je me discipline et ce n’est pas naturel chez moi», raconte-t-il en conférence au Café de Da. D’ailleurs, il trouve important de sortir de sa zone de confort.

«C’est facile de se répéter, de rester dans sa zone de confort. C’est cette impression-là que j’ai eue après Hell.com. C’est difficile de se renouveler. On se demande : ‘’est-ce qu’il faut que je sorte de ma zone de confort, quitte à perdre des lecteurs?’’»

C’est ce qu’il a osé lorsqu’il a écrit Contre Dieu. «Je sais que ça a dérouté bien des gens, mais je suis content de l’avoir fait et d’avoir prouvé que j’étais capable de faire ’’autre chose’’.» Patrick Sénécal soutient qu’il veut se donner le droit d’écrire ce qu’il veut, pour s’étonner lui-même.

Pauvre société

Patrick Sénécal écrit pour garder l’équilibre. L’écriture évacue sa noirceur. Malgré son humour débridé lorsqu’on le rencontre, il se dit pessimiste. La société le décourage et il en discute d’ailleurs dans ces livres. Son roman Malphas en est un exemple. «Malphas est un portrait cynique de la société», indique-t-il.

Dans son livre Le vide, il fait mention des téléréalités, qui l’exaspèrent au plus haut point. «J’espère que je me trompe, mais j’ai l’impression qu’un jour on va avoir des téléréalités qui vont mettre en scène des gens qui meurent.»

En lien avec le jeune homme qui a été grièvement blessé par un taxi la semaine dernière, l’auteur décrit : «Ça, c’est mauditement inquiétant! Quand c’est rendu qu’à la place d’aider, on aime mieux filmer pour pouvoir mettre le vidéo sur YouTube, c’est désolant». Car il n’en peut plus de la mentalité : «plus t’es cave, plus t’es cool. J’en ai marre de ceux qui paradent leur innocence.»

M.Sénécal méprise aussi le gouvernement, qui méprise les étudiants. «C’est dégueulasse, honteux! On ne peut pas dire que ça va bien!»

Un écrivain «pêté», une enfance normale

Patrick Sénécal a toujours aimé raconter des histoires. D’aussi loin qu’il se souvienne, ce «passe-temps» a toujours su le passionner. Cependant, c’était à sa manière. «Je me souviens que je n’ai jamais accroché aux histoires avec des animaux. Je trouvais ça bin poche que ce soit toujours les animaux qui sauvent les gens. Moi je voulais que le chien qui allait sauver le héros se fasse frapper», se rappelle-t-il en faisant esclaffer l’auditoire.

Jusqu’à l’âge de 11 ans, aucun livre ne l’avait vraiment satisfait. C’est lorsqu’il est allé dans la section des adultes à la bibliothèque et qu’il a loué Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques, de Jean Ray, qu’il a eu la piqûre de l’écriture. Une trentaine d’années plus tard, on le surnomme le Stephen King québécois…

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