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Insémination artificielle: le roman qui questionne

L’Homme va-t-il trop loin dans ses expériences scientifiques? C’est une des questions que pose le premier roman de Rokia Tamache, La goutte qui déborda… L’auteure, résidente d’Ahuntsic depuis 31 ans, invite à la réflexion et pose un nouveau regard sur le don de sperme anonyme.

Le thème de l’ouvrage interpelle. Mélange de réalité et de fiction, le roman s’inspire de données véritables. Il a été écrit à partir de nombreuses recherches sur l’insémination et les risques de consanguinité.

«Tout est parti d’un reportage que j’ai regardé à la télévision, au début des années 1990. Des professionnels de la santé annonçaient l’instauration de cliniques de don de sperme anonyme», explique Rokia Tamache.

À partir de ce moment, c’est la prise de conscience. L’écrivaine se sent touchée par le sujet, en tant que personne et citoyenne. Elle se décide à écrire pour faire connaître son opinion. «L’objectif de ce roman est d’éveiller les consciences, de susciter des débats et des discussions», confie-t-elle.

Le sujet a également été abordé dans Starbuck, un film du comédien québécois Ken Scott. Le personnage principal du film est un donneur de sperme qui découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants.

Le scénario n’a cependant pas de rapport avec le livre de Rokia Tamache. «Je n’ai pas vu le film, mais il me semble qu’il est davantage humoristique. L’histoire que je raconte est en revanche un drame social», explique l’auteure.

Une question d’éthique

Le récit a été entièrement rédigé à Ahuntsic, chez l’écrivaine. Il relate la vie d’une famille qui se retrouve confrontée à des situations dramatiques, à la suite d’unions consanguines inattendues.

Aujourd’hui, un homme peut donner son sperme à différentes cliniques, pour plusieurs inséminations. Pour l’écrivaine, ces procédures concernent directement des questions d’ordre éthique. Elles touchent aussi le droit des enfants. «Il faut avant tout penser aux conséquences, sinon nos futures générations risquent d’en pâtir», souligne Mme Tamache.

La goutte qui déborda… est avant tout un avertissement, plutôt qu’une simple satire du système d’insémination. «Je ne me positionne pas contre l’insémination artificielle. En revanche, je suis pour une meilleure réglementation. Je pense qu’il serait temps de poser un certain cadre.»

Le livre a par ailleurs été envoyé dans plusieurs cégeps, notamment en formation de sociologie. «Ce sujet me touche vraiment. Les gens doivent être réellement avisés des conditions dans lesquelles les inséminations sont pratiquées.»

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