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Un policier emboutit le véhicule d’un citoyen : huit jours de suspension sans salaire

Photo: Archives / TC Media

Un agent de police du Poste de quartier (PDQ) 27 a été suspendu huit jours sans salaire par le comité de déontologie policière le 24 février, pour ne pas avoir utilisé un véhicule de police avec prudence et discernement. Les faits remontent au 14 novembre 2012. Vers 21h, l’agent Simon Bolduc au volant d’un véhicule de patrouille se rend en compagnie de l’agente Fraschetti à un restaurant. Ils répondaient à un appel d’urgence concernant un homme agressif, armé d’un couteau et qui cassait tout dans l’établissement.

Sirène hurlante et gyrophares allumés, ils roulent sur le boulevard Crémazie. En arrivant à l’intersection de l’avenue Christophe-Colomb, le feu est au rouge. La voiture de police est seule sur sa voie. L’agent Bolduc veut continuer tout droit. Il observe qu’à sa gauche, sur Christophe-Colomb en direction Nord, la circulation est immobilisée sur deux des trois voies. Les automobilistes attendent pour tourner vers l’ouest et dans la voie de droite, la circulation ne bouge pas, comme si elle laissait la voie libre au véhicule de patrouille. La voie centrale est vide.

L’agent Bolduc regarde alors sur sa droite vers le nord, il considère qu’il peut traverser l’intersection en toute sécurité. Sa coéquipière observe aussi la circulation sur sa droite. Au moment où elle s’apprête à informer l’agent Bolduc de l’état de la circulation au nord, la voiture de police heurte un véhicule Honda provenant du sud. Le véhicule civil roulait dans la voie centrale qui semblait vide. L’accident fera trois blessés légers, les deux policiers et le conducteur du véhicule Honda.

Manque de prudence
Les analyses menées par la suite ont indiqué que la voiture de patrouille roulait à 40 km/h. L’autre voiture faisait du 50 km/h, selon la déclaration du conducteur. Les données des coussins gonflables de la voiture de police indiquent que l’agent Bolduc a freiné une fraction de secondes avant la collision. Le policier a ralenti à 12 km/h avant l’intersection, à 18 mètres de la zone d’impact située dans la voie centrale, puis le véhicule a repris de la vitesse afin de dégager l’intersection.

Selon le rapport de reconstitution de la scènes de collision, la visibilité de l’agent Bolduc et celle de l’autre véhicule étaient partiellement obstruées par la présence de véhicules immobilisés dans toutes les voies donnant sur cette intersection ainsi que par les piliers de soutien de l’autoroute Métropolitaine.

Faute reconnue, mais pas pardonnée
Le policier a assuré devant le commissaire à la déontologie policière qu’il avait une bonne vue d’ensemble de la situation et de l’état de la circulation. Toutefois, l’agent Bolduc a reconnu qu’il aurait dû effectuer une vérification supplémentaire avant de traverser la deuxième voie de la rue Christophe-Colomb. Pour le Commissaire à la déontologie policière, face à un feu rouge et à une intersection comportant certains pièges, il était de la responsabilité première du policier de s’assurer qu’il pouvait traverser l’intersection sans danger pour les autres usagers de la route.

L’agent Bolduc, qui n’a jamais eu à comparaître précédemment devant le commissaire à la déontologie, a reconnu sa faute. Le comité de déontologie policière a sanctionné le policier en référence entre autres, à des manquements similaires et pour assurer sa mission de protection de l’intérêt du public.

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