Soutenez

Menaces sur les logements sociaux sur le PPU Henri-Bourassa Ouest

Photo: Archive/TC Media

Une cinquantaine de citoyens s’est déplacée, le 18 mars, à la salle du conseil de l’arrondissement, pour assister à la dernière consultation publique sur le Plan particulier d’urbanisme (PPU) du boulevard Henri-Bourassa Ouest.

Le plan est une projection des divers développements urbanistiques à venir dans le secteur englobant les terrains potentiellement exploitables, situés sur le boulevard Henri-Bourassa, entre la rue Tanguay et la voie ferrée. On y trouve le vaste projet immobilier du promoteur Musto, sur le terrain des anciens garages du ministère des Transports du Québec (MTQ).

Cette dernière étape de consultation intervient avant l’adoption par le conseil d’arrondissement du projet enrichi et amendé pour l’intégrer au plan d’urbanisme de la ville.

Des visions incertaines
Les autres projections demeurent hypothétiques, puisqu’elles concernent des terrains actuellement occupés par la prison Tanguay, la Société d’assurance automobile du Québec, la cour de voirie municipale et le magasin Loblaws. Des lotissements dont les occupants n’ont pas signifié leur volonté de déménager ou de céder les terrains.

Le PPU a suscité, au long des deux années de consultations, un vaste débat. Beaucoup de citoyens ont rejeté la hauteur des immeubles et la densité envisagées par le promoteur. Le nouveau Plan semble emporter l’adhésion des opposants.

Moins de densité
La nouvelle mouture du PPU a revu à la baisse la hauteur des immeubles les plus imposants, passant de six à quatre étages. La densité a également été réduite dans les secteurs à développer en priorité, c’est-à-dire sur le site des garages du MTQ.

Pourtant, cet élément a suscité beaucoup d’inquiétudes chez de nombreux intervenants communautaires. «La densité est trop faible pour permettre la création de logements sociaux accessibles aux moins nantis», a souligné Azzedine Achour, directeur de la table de concertation de quartier, Solidarité Ahuntsic.

Les logements sociaux dans la balance
La même inquiétude a été exprimée par deux représentants du Comité logements Ahuntsic-Cartierville et un autre du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA). André Gravel, ancien commissaire scolaire, actuellement actif au sein de la coopérative d’habitation Nicolas-Viel, s’est inquiété de voir le promoteur totalement libéré de toute contrainte concernant la réalisation de logements sociaux sur les sites identifiés par le PPU.

«Une fois le PPU adopté, la stratégie d’inclusion sociale ne pourra plus être mise en vigueur», lit-on dans le sommaire décisionnel concernant le règlement modifiant le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal, qui intègre le PPU.

«Nous n’avons plus de leviers de négociations, la décision est du ressort du promoteur», a avoué Richard Blais, chef de division à la direction de l’aménagement du territoire. Toutefois, le message semble avoir été entendu. D’abord, par le promoteur, puisque Louis-Paul Lemieux, l’architecte représentant Musto, a montré une ouverture pour envisager d’inclure des logements sociaux dans le projet.

Les élus ont bien signifié que la doléance concernant les logements sociaux et l’inclusion sociale ont été pris en note. Il reste que la manière avec laquelle on pourra répondre à la demande reste à définir. Harout Chitilian, conseiller de Bordeaux-Cartierville parle de «pistes à explorer.» Émilie Thullier, conseillère d’Ahuntsic, considère que c’est à Québec de légiférer pour permettre à la ville d’imposer des quotas de logements sociaux aux promoteurs. «On ne pourra pas satisfaire tout le monde, la décision sera un compromis», a averti Pierre Desrochers, conseiller du Saint-Sulpice, mais également président du Comité exécutif de la Ville de Montréal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.